lundi 9 mai 2011

Solaire

J'ai été un peu déçue par le dernier roman de Ian McEwan qui n'a pas la force de son "Samedi", (ceux qui ne l'ont pas encore lu doivent absolument l'acquérir en poche Folio). Le thème du "solaire" est abordé en la personne d'un prix Nobel de physique, Michael Beard, la cinquantaine bien avancée. Tout dans cet homme, pourtant reconnu par la société scientifique, se révèle pitoyable : ses relations professionnelles, ses cinq mariages ratés, ses infididélités pathologiques, ses magouilles sur le solaire. Il a pillé les travaux de l'amant de sa femme et a maquillé un accident en meurtre. Il baigne dans le mensonge, l'hypocrisie sociale et le cynisme. Ian McEwan dresse un portrait sans concession d'un scientifique se reposant sur sa gloire ancienne et profitant totalement du système. Il surfe sur la vague très juteuse du développement durable et rejoint la cohorte de tous les imposteurs professionnels qui polluent sans vergogne le monde de la recherche. Une expédition au pôle Nord montre le caractère grotesque de ce scientifique fantoche. Le lecteur se rejouit des mésaventures de Beard. Le milieu de l'écologie environnementale fait l'objet d'une charge de Ian McEwan, satire sociale teintée de pessimisme sur la comédie humaine. Le solaire va-il devenir le dernier refuge des usurpateurs scientifiques ? Ce roman pose la question de l'attitude de certains membres de la communauté scientifique dans laquelle le "ccpier-coller" devient un acte banalisé. Ian McEwan saisit des thèmes sociétaux qui mêlent le tragi-comique et la satire sociale. Cet écrivain anglais ous offre toujours des romans forts, profonds et marquants. Humour, critique sociale, personnages cyniques et grotesques, ce cocktail décapant venu de Grande-Bretagne mérite évidemment le détour...