jeudi 7 avril 2011

Aimé Césaire, son "âme" au Panthéon

Hier, j'étais devant mon écran de télévision pour suivre l'hommage de la nation à Aimé Césaire, grand poète de la Martinique et de la France. Pour une fois que l'Etat célébrait un poète, je n'ai pas manqué cet événement rarissime dans notre République. Le Panthéon est le temple des Grands Hommes comme Jean Moulin, l'Abbé Grégoire, Emile Zola, Victor Hugo et une seule femme(hélàs)... Marie Curie. J'avoue que je n'ai pas beaucoup lu Aimé Césaire. A l'écoute des comédiens qui lisaient divers extraits de son oeuvre poétique, je me rendais compte de la beauté de la langue française. Ces poèmes éclataientt dans nos oreilles comme une musique chatoyante et tonitruante. Les images claquaient et nous révèlaient un univers "volcanique" comme la Martinique. Notre Président, pas toujours à l'aise dans le monde de la culture, s'en est bien sorti dans l'hommage qu'il a rendu (écrit par qui ?), un hommage simple et chaleureux, loin de la grandiloquence à la "Malraux". Si le discours avait été trop "lyrique", il aurait nui à l'héritage d'Aimé Césaire, homme de gauche, issu d'un milieu plus que modeste et qui, grâce à l'école républicaine et à la découverte de la culture par les livres, est devenu cet homme politique de convictions et ce grand poète de la fierté "noire". Maintenant que l'hommage est terminé pour l'éternité "panthéonisée", le lecteur curieux et amoureux de la langue française, loin des médias et de l'événement solennel, devrait acheter un "poémier" de Césaire en librairie ou en emprunter à la bibliothèque. Il vaut mieux maintenant lui rendre un hommage discret et recueilli loin de la foule, loin du tumulte parisien. Notre belle République, un bien commun inaliénable, a fait naître des hommes et des femmes, d'origine souvent modeste, qui, grâce à l'éducation, sont devenus des artites, des écrivains, des poètes. Cet hommage a dépassé les clivages politiques et sociaux : on assistait pendant la cérémonie de très haute tenue à la victoire de la culture sur la barbarie, la place de la poésie étant enfin reconnue. Le Panthéon abrite désormais un deuxième poète après Hugo. Beau moment de civilisation dans ce monde si chaotique !