vendredi 31 mai 2013

"Une famille heureuse"

J'avais lu une bonne critique dans la revue Transfuge sur ce roman américain, écrit par Elizabeth Crane, "Une famille heureuse", édité chez Phébus et je confirme la bonne appréciation de la revue. Le roman raconte l'histoire décapante de la famille Copeland : Gordon, le père vaniteux , Jean, la mère courageuse, Priscilla, la fille aînée superficielle, et le cadet Otis, rêveur invétéré. Il ne faut pas oublier d'ajouter à la liste un grand-père Théodore et sa mère Vivian. Ils vivent tous sous le même toit et se frôlent sans vraiment se connaître. Les personnages racontent chacun à leur tour leurs points de vue sur les autres membres de la famille. Le père trouve toujours des explications à tout ce qui peut lui arriver. Sa suffisance, son égoïsme et sa fausse culture agacent son entourage. Pour passer le temps, il se met à peindre dans son garage. Jean, la mère, rencontre un ami-amant dans un club de lecture mais cette relation se termine par le suicide de cet homme fragile et malade. Elle cherche en vain les raisons de cet acte de désespoir. Priscilla ne rêve que de télé-réalité et de vêtements, mais ce talent va finir par aboutir à un projet. Otis, le petit garçon, élabore des mots croisés à longueur de journée et veut une petite copine. Les anciens de la maison sont aussi "déjantés" que leurs enfants... Elizabeth Crane décrit une famille aussi désunie que possible et qui joue la comédie du bonheur. Le talent narratif, un style tonique, la description des liens familiaux, la réalité de la société américaine, les attentes et les déceptions de chaque protagoniste, tous ces éléments composent un texte haut en couleurs, décapant, ironique et explosif. Chacun poursuit son objectif propre sans le faire partager aux autres. Le sentiment de solitude saisit chaque membre de cette famille si particulière et si banale à la fois... Un très bon roman à emporter dans vos bagages et à déguster sous le soleil (s'il revient...).