vendredi 4 janvier 2013

Rubrique cinéma

J'ai toujours aimé l'œuvre de Joyce Carol Oates, même si, de temps en temps, je la trouve un trop fascinée par la violence qui serait, selon elle,  à la base de toutes les relations humaines. J'avais lu son roman "Confessions d'un gang de filles", et je suis vite aller voir le film de Laurent Cantet, "Foxfire", tiré de ce roman explosif sur une bande de filles aux Etats Unis en 1955. "Foxfire" dure deux heures et demi et pas une minute, on ne ressent la longueur du film. Une bande de copines de lycée décident de créer une société "secrète" pour se venger des humiliations qu'elles subissent en permanence avec les garçons de leur âge. A leur tête, Legs, adolescente révoltée, leader incontesté et adoré par toutes les filles, commandite les vengeances, les dégradations dans leur ville ennuyeuse, les équipées nocturnes. La vie du gang féminin ressemble à une utopie de "sororité" avec les rites d'honneur, à la vie, à la mort. Ces filles sont des exclues, des victimes de la société patriarcale. Dans les années 50, il faut bien dire que le machisme et la misogynie provoquaient des dégâts aussi bien physiques que psychologiques. Legs, la figure charismatique du gang, va être incarcérée après un vol de voiture. Quand Legs quitte sa maison de correction, elle décide de s'installer dans une maison avec ses "copines" et de vivre en autarcie. Mais l'argent va vite manquer et elles vont alors se lancer dans des opérations risquées : dépouiller les hommes en les attirant dans des pièges sexuels. Leur vie audacieuse, rebelle et violente ne peut pas se dérouler "normalement". Elles vont commettre une erreur fatale mais je ne dirai pas laquelle... Il faut aller voir ce film fort, dérangeant qui montre un visage tourmenté de l'adolescence américaine, celle des filles que l'on évoque rarement, les garçons ayant été très souvent filmés au cinéma. Un très bon film à voir en ce début d'année.