lundi 19 septembre 2016

Les livres et la télévision

Heureusement, la télévision n'a pas encore lâché la littérature malgré l'absence d'une émission emblématique comme celle d'Apostrophes de Bernard Pivot. Pour les lecteurs(trices) de ma génération, nous avons eu la chance de suivre pendant des années l'actualité littéraire médiatisée par Pierre Dumayet, Michel Polac et d'autres journalistes talentueux, oubliés aujourd'hui. Parler des livres dans ce média populaire me semble indispensable pour stimuler la curiosité des téléspectateurs. J'en veux pour preuve deux excellents magazines culturels :"La Grande Librairie", animée par François Busnel et "Bibliothèque Médicis", animée par Jean-Pierre Elkabbach. La première émission passe sur la 5 le jeudi soir à 20h45 et dure une heure trente minutes. La semaine dernière, j'ai revu avec plaisir des extraits sur Patrick Modiano, écouté avec attention Jean-Paul Dubois (je lis son roman en ce moment), Lionel Duroy (l'archiviste sans concession de sa famille). J'ai découvert un premier roman de Négar Djavadi, "Désorientale" dont j'avais remarqué une bonne critique dans la presse littéraire. François Busnel peut irriter certains tellement il se montre un peu trop enthousiaste et cherche toujours des slogans pour "vendre" les livres présentés. Mais, l'animateur communique son goût des découvertes littéraires. Mon attention et mon écoute se portent sur les créateurs, les écrivains qui nous révèlent souvent leurs façons d'écrire et de vivre. Jean-Paul Dubois s'est illustré particulièrement en relatant sa façon de composer un roman pendant un mois dans une concentration totale et un isolement volontaire. Chaque numéro de l'émission n'est pas aussi dense que celui de mercredi. Mais, pour ceux et celles qui aiment la littérature, ce rendez-vous hebdomadaire encore maintenu malgré une audience modeste mérite le détour. La deuxième émission, "Bibliothèque Médicis", est diffusée par LCP, la chaîne parlementaire, le dimanche à 17H. Jean-Pierre Elkabbach pilote le magazine culturel avec maestria et compétence. Les choix du journaliste s'avèrent plus orientés vers des thématiques historiques, sociologiques, scientifiques mais de temps en temps, il invite des écrivains de fiction. Tout ce qui concerne les livres et la littérature m'intéresse et j'avais envie de promouvoir ces émissions de qualité. Je suis très étonnée qu'une chaîne culturelle comme Arte, ne propose pas un rendez-vous hebdomadaire littéraire... La télévision réputée distrayante et ludique, peut servir une bonne cause, celle de la lecture. Quand elle médiatise les livres, elle remplit une de ses missions de service public.