lundi 6 octobre 2014

"Entre les jours"

J'ai cherché des critiques sur le roman, "Entre les jours", d'Andrew Porter et j'ai seulement trouvé quelques lignes dans la revue Lire du mois d'avril. Le journaliste littéraire le compare à Raymond Carver et Richard Yates et ces comparaisons sont très bien choisies. La littérature américaine nous offre souvent des grands romans qui racontent la réalité sociale avec une efficacité redoutable. Le lecteur(trice) rentre d'emblée dans cette histoire familiale (encore une ! mais on s'en lasse pas...) : un quatuor parfait, les Harding, avec un père architecte, une mère au foyer et deux grands adolescents, Chloé et Richard dans une petite ville américaine texane. Le bonheur de cette famille se délite quand les parents ont décidé de divorcer. Rien de plus banal qu'une séparation... Mais, ils apprennent que Chloé, leur fille étudiante, est renvoyée de l'université et le roman prend son élan avec cet événement surprenant. Chaque personnage va vivre alors une trajectoire personnelle provoquée par cette crise. Le père, Elson, se sent écartelé entre sa nouvelle jeune compagne et son ex-femme. Cadence, la mère, voit un psychologue pour comprendre l'échec de son couple. Richard affirme sa différence sexuelle et écrit des poèmes remarqués par son professeur. Chloé va organiser sa fugue avec son petit ami Raja, recherché par la police pour une agression violente envers un étudiant raciste. L'art d'Andrew Porter explore les failles des parents et des enfants, fouille à vif les plaies intimes, et surtout montre comment la communication ne fonctionne plus quand un grain de sable enraye le bon déroulement de la vie familiale. Seul, Richard maintient un lien secret avec sa sœur disparue alors que les parents sont tenus à l'écart. Je ne vais pas aller plus loin pour raconter le destin de chacun. Andrew Porter a écrit un portrait saisissant d'une famille d'aujourd'hui, une famille en crise, tiraillée entre des désirs contraires et peu douée pour se comprendre... Un écrivain américain à suivre, dorénavant.