jeudi 17 février 2011

Aujourd'hui, les coeurs se desserrent

Quand je regarde les couvertures des nouveautés sur les tables en librairie ou en bibliothèque, les écrivains que je connais attirent mon attention. Les éditeurs aussi représentent un critère de choix prioritaire. Et puis, je remarque les titres des livres. Le titre, "Aujourd'hui, les coeurs se desserent", m'a accrochée et je l'ai tout de suite adopté. Ce roman de Pascale Roze se lit d'une seule traite avec ses 169 pages. Tout plaira au lecteur : un style simple, élégant et épuré, une histoire de famille dans la France des années 40, une esquisse de la décadence d'une certaine bourgeoisie issue de l'industrie textile, un ton surtout, une empathie de l'écrivain pour ses personnages. En deux mots,le narrateur raconte l'histoire de son père et de son oncle, deux frères, dont l'un est prisonnier en Allemagne, l'autre est dans sa famille et prépare une pièce de théâtre. Une amie commune finira par épouser le frère dont elle n'est pas amoureuse. Le fils de ce couple mal assorti cherchera des explications plus tard, quand l'odyssée familiale aura pris fin. J'avais rencontré Pascale Roze dans le cadre d'une manifestation littéraire et la présentation de son oeuvre m'avait vraiment intéressée. Elle voulait appréhender l'influence de l'Histoire, des événements historiques sur les destins individuels. Son dernier roman tient compte de ce postulat de départ et le frère, prisonnier dans un camp en Allemagne, ne se remettra jamais de cette expérience. Un extrait du roman justifie le titre du livre, ce très beau titre qui fait partie d'un dialogue entre une amie des parents du narrateur et le narrateur-héritier : "Pensez-vous, lui ai-je dit, que Jean et ma mère aient été amants ? Elle a souri : vous faites une enquête ? -Non, bien sûr que non, enfin, je ne sais pas, j'ai grandi toute mon enfance le coeur serré sans savoir pourquoi. -Moi aussi, ma mère me serrait le coeur, a-t-elle dit, mais c'est fini, aujourd'hui les coeurs se desserrent."
Roman très attachant, écrivain à lire et à suivre, bonne lecture...

Citation du jour

en lisant le récit d'Anne-Garat, "Hongrie", j'ai relevé cette phrase :
"Chaque jour accueille une certaine quantité de lumière et d'obscurité."