lundi 6 novembre 2017

Madrid, 6

Le jour de mon départ, je disposais de la matinée avant de prendre un taxi pour l'aéroport. Comme l' appartement était situé près de la magnifique gare d'Atocha, j'ai repris le chemin du Prado pour visiter le jardin botanique. Une bonne surprise m'attendait car la circulation dense des voitures avait disparu. Le Paseo del Arte s'offrait aux passants dans une tranquillité insolite. Une ville sans voitures se transforme en village d'antan et se promener sur ce boulevard vaste, sans crainte de pollution et de bruit, devrait se banaliser dans beaucoup d'autres capitales. J'ai vécu la même expérience à Rome et c'était extraordinaire. Je n'ai pas toujours le temps de me balader dans les parcs quand je reste quelques jours dans une ville mais, à Madrid, la nature se manifeste par la présence de platanes très nombreux dans les rues. Dans le Jardin botanique, créé au XVIIIe, un pavillon accueille des expositions et les allées dessinent l'espace, délimité par des haies courtes. Parterres de fleurs, potagers, arbres centenaires, fontaines et statues forment un parc ombragé, véritable oasis de fraicheur et de quiétude. Ensuite, je me suis promenée tranquillement jusqu'à la place Cibeles, une des plus belles de la ville. La déesse Cybèle, symbole de la fertilité, est représentée dans un char tiré par deux lions. Ce lieu célèbre est très fréquenté par les fans du Real Madrid que je n'ai heureusement pas croisés... Musées, places, parcs, monuments, Madrid mérite vraiment une escapade de quelques jours. J'ai pris le métro, les bus, les taxis sans aucun problème. Dans les restaurants, dans les magasins, dans la rue, j'ai remarqué beaucoup de gentillesse, de courtoisie et de prévenance... Une civilité très agréable à vivre dans une ville bouillonnante et trépidante. Jorge Semprun dans un guide sur Madrid écrivait : "Avec la démocratie, les Madrilènes sont en train de réinventer l'art de vivre ensemble". Ce texte datait des années 80 quand l'Espagne respirait enfin la liberté après la mort du dictateur Franco. J'éprouve une grande admiration pour ce pays qui a su vaincre les démons de la discorde quand la Guerre civile déchirait les familles. J'ai quelques inquiétudes aujourd'hui avec la crise catalane. Mais, la sagesse prévaudra dans ce conflit séculaire... Je garderai longtemps dans ma mémoire les chefs d'œuvre des musées, les Madrilènes charmants, les larges avenues arborées, et l'ambiance sereine de la capitale jaune et rouge aux couleurs du drapeau espagnol.