mardi 21 novembre 2023

Escapade parisienne, Picasso et Gertrude Stein au Musée du Luxembourg

 Journée pluvieuse en continu, ce jeudi à Paris et pour s'abriter, je n'ai vu que les musées pour me réfugier avec plaisir. Au Musée du Luxembourg, une exposition originale, organisée par Cécile Debray, commissaire générale, célèbre le 50e anniversaire de la mort du Picasso (1881-1973) en invitant l'amie célèbre du peintre en la personne de l'écrivaine américaine, Gertrude Stein (1874-1946). L'écrivaine s'installe à Paris en 1903 peu après l'arrivée du jeune Picasso. Ils partagent une position d'étrangers un peu marginalisés par leur appartenance à la bohème de l'époque. Mais, ils se ressemblent aussi par leur travail respectif d'une liberté artistique avant-gardiste : le cubisme. Intitulé, "L'Invention du langage", l'exposition rappelle la relation essentielle entre l'art et la littérature. Quand j'ai pénétré dans la première salle (avec une réservation obligatoire), j'ai vu des Picasso, un Cézanne et des Juan Gris. Des vitrines présentent les éditions originales de l'écrivaine. Issue d'une famille juive émigrée d'Allemagne, elle rejoint son frère Théo, collectionneur des Matisse et des Picasso que personne ne veut. Elle se met à écrire de drôles de phrases dont la plus emblématique : "Une rose est une rose, est une rose, est une rose", symbole de la répétition où elle semble dire que "Les choses ne sont que des choses". Picasso invente aussi le cubisme où il ne voit que des formes dans les images. Ce mouvement pictural et littéraire renouvelle les codes esthétiques traditionnels pour saisir plus complètement le réel. L'écrivaine a vécu à Paris avec sa compagne, Alice Toklas, jusqu'en 1939, avant de se cacher dans l'Ain durant l'Occupation. Elle connaît le succès en Amérique grâce à son "Autobiographie d'Alice Toklas" et la postérité de son œuvre novatrice perdure encore aujourd'hui. La deuxième partie de l'exposition concerne Gertrude Stein et son influence dans l'art contemporain avec Warhol, Duchamp et d'autres artistes moins connus. J'ai trouvé cette présentation très originale et cette visite m'a donné envie de lire Gertrude Stein que j'ai mieux compris en l'approchant dans ce cadre. Je suis repartie avec une documentation sur cet événement et j'ai même acheté une microfibre pour nettoyer mes lunettes avec cette citation gertrudienne : "Et l'identité c'est drôle d'être toi-même c'est drôle car tu n'es jamais toi-même pour toi-même sauf quand tu te rappelles toi-même et alors bien sûr tu ne te crois pas toi-même". A méditer pour bousculer nos neurones ! 

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