mercredi 2 octobre 2019

Athènes, 4

J'éprouve toujours une envie de solitude quand je croise de nombreux touristes en bandes organisés. J'ai trouvé un musée incroyable dans un quartier perdu d'Athènes, le parc militaire de Goudi : la Glyptothèque Nationale ! Ces espaces, des anciennes écuries royales, consacrés à la sculpture grecque moderne abritent aussi, dans un deuxième bâtiment, une partie de la collection de la Pinacothèque nationale, toujours en cours de rénovation depuis cinq ans. A l'intérieur et dans le parc, 150 œuvres représentent la création sculpturale grecque du XIXe et du XXe.  Dans la salle, pas un quidam en vue. La petite bande de Français que je formais avec ma famille occupait la salle en toute liberté. Le musée présentait de très belles sculptures d'artistes grecs et dans cette collection, j'ai admiré un Magritte insolite baptisé le Thérapeute avec une cage d'oiseaux à la place de sa tête, un Bourdelle et un Rodin. La collection de peintures présentait un très beau El Greco, des icones crétoises, des peintres impressionnistes grecs dont Parthenis que je découvrais avec plaisir. Nos connaissances artistiques tournent souvent autour des artistes les plus célèbres et pourtant, des peintres de tous les pays du monde mériteraient plus d'attention de notre part. Cette visite originale m'a permis d'apprécier un aspect de l'art moderne et m'a sortie de mes obsessions antiques. J'ai déjeuné dans un restaurant adorable, installé dans une ancienne école primaire, situé dans le quartier Exarchia, réputé pour son agitation à cause de la présence de milliers d'étudiants. Sous une tonnelle, des tables simples et des chaises dépareillées occupent l'ancienne cour de l'école. Nous avons choisi un menu grec : des légumes grillés à la feta et des brochettes d'agneau, un régal pour nos papilles. Il fallait bien reprendre des forces pour arpenter le Musée épigraphique et le Musée archéologique national. Une averse rare et soudaine a fait son apparition mais elle a duré dix minutes… Le soleil a vite retrouvé sa place royale dans ce si beau ciel bleu de la Grèce. Encore personne au musée de l'épigraphie, consacré à l'écriture grecque ancienne. Seuls, les étudiants et les hellénistes doivent fréquenter ce lieu pourtant très intéressant. Je suis toujours émue quand je vois ces traces de la pensée humaine. Beaucoup de lois et de décrets étaient gravés sur la pierre et le bronze. Des tablettes en terre cuite montraient les premiers signes de l'écriture grecque. Mon apprentissage du grec ancien m'a bien aidée à apprécier ce musée. Juste à côté de ce petit musée secret, le plus prestigieux des musées du monde dans le domaine de l'art grec s'offre à mes yeux toujours éblouis. Dans ce lieu "sacré", construit à la fin du XIXe siècle, 20 000 objets présentent tous les aspects de l'art antique : koré et kouroi aux sourires extatiques, idoles cycladiques mystérieuses, bas-reliefs funéraires sublimes de tendresse, sculptures en bronze des dieux, fresques de Santorin, vases grecs mycéniens, corinthiens, bijoux, ustensiles de la vie quotidienne, jouets, armes, etc. Cette plongée dans l'univers de la Grèce antique ne cesse de me fasciner… Une contagion intellectuelle dont je ne veux pas guérir ! Et en plus, on peut déambuler sans problème dans les nombreuses salles de ce musée exceptionnel et incontournable quand on visite Athènes. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire