mardi 20 novembre 2018

Atelier Lectures, 3

Au programme des lectures "conseillées", j'avais proposé la découverte de quelques romans nordiques en choisissant deux écrivains par pays : le Danemark, la Norvège, la Suède, la Finlande et l'Islande. Pour le Danemark, Karen Blixen et Jens Christian Grondahl s'imposaient. Deux lectrices, Dany et Marie-Christine, ont donné des avis négatifs sur la légendaire Karen Blixen, la fascinante femme de "La ferme africaine". Elles ont essayé de lire "Le festin de Babette", mais la magie blixenoise n'a pas surgi au fil des pages : style vieillot, histoire ennuyeuse, personnages falots. Peut-être que la réputation de cette écrivaine dépasse son œuvre littéraire datée. Dommage pour l'écrivaine danoise… Par contre, Jens Christian Grondahl a conquis deux autres amies lectrices, Pascale et Janelou, qui ont beaucoup apprécié "Les Portes de fer", un roman bilan, le bilan d'une vie. Le narrateur raconte sa jeunesse, ses relations amoureuses, sa paternité, ses amitiés. Un beau récit intime d'une lucidité élégante par un grand écrivain danois. Pour la Finlande, nous avons évoqué un auteur très connu qui vient de disparaître, Arto Paasilinna et son roman,  "Le meunier hurlant". Dans un petit village du Nord de la Finlande, Gunnar, le meunier possède un défaut singulier : il hurle à la lune dès qu'il est contrarié. Son comportement gêne les villageois qui veulent l'envoyer à l'asile. Mais, notre meunier veut se battre pour rester libre. Un écrivain finlandais très original à découvrir. Janine a beaucoup aimé la saga de l'Islandaise, Kristin Marja Baldursdottir, "Karitas, l'esquisse d'un rêve". Karitas vit dans sa ferme familiale et dessine comme son père le lui a appris. Une mystérieuse artiste révèle son talent et l'envoie à Copenhague pour sa formation d'artiste. Ce destin d'une femme artiste se déroule au début du XXe siècle et montre la solidarité de la vie sociale. Une belle fresque islandaise. Evelyne a choisi Jon Kalman Stefansson, "Entre ciel et terre". Dans le milieu des pêcheurs à la morue, un jeune garçon orphelin intègre un équipage et rencontre un marin poète qui adore Milton. Quand le marin meurt de froid car il a oublié sa vareuse, le jeune garçon veut rapporter le recueil de poèmes à son propriétaire. Ce roman d'éducation ressemble aussi à un hymne aux mots et je cite l'écrivain : "Certains mots sont probablement aptes à changer le monde, ils ont le pouvoir de nous consoler et de sécher nos larmes. Certains mots sont des balles de fusil, d'autres des notes de violon". Il faut lire ce très beau roman. Pour terminer l'évocation des romans littéraires venus de Scandinavie, Véronique a bien aimé l'écrivaine norvégienne, Herbjorg Wassmo, et son livre "Un long chemin". Pendant l'hiver 1944, sous l'Occupation allemande, une famille fuit pour gagner la Suède. Cette traversée périlleuse montre les horreurs de la guerre. Sur les dix romans nordiques, cinq titres ont donc retenu l'attention bienveillante des lectrices. Rien ne vaut la littérature pour connaître l'âme profonde d'un pays. En décembre, l'atelier Lectures se penchera sur Philip Roth, le grand écrivain américain, disparu en mai dernier. 

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