lundi 22 janvier 2018

Atelier Lectures, 3

J'avais recommandé quelques recueils de nouvelles dans le cadre de la deuxième partie de l'atelier. Depuis cinq ans que j'anime l'atelier, nous n'avions jamais abordé ce genre littéraire pourtant très intéressant. Beaucoup d'écrivains choisissent ce mode d'expression pour plusieurs raisons : brièveté, concision, histoire courte, galop d'essai, lisibilité, unité de temps, de lieu et de personnages. Evidemment, le public préfère le roman dans la durée que la nouvelle trop brève. Parfois, les gros "pavés" me tombent des mains car ils exigent trop de temps et plus j'avance en âge, moins j'ai envie de me lancer dans une lecture chronophage. J'apprécie de plus en plus les livres sobres, intenses, courts, ramassés, denses et je délaisse les autres candidats qui m'empêchent d'aller plus souvent vers leurs confrères et consœurs... Je ferai une exception pour le dernier roman de Paul Auster, "4321", de plus de mille pages. Quand on aime, on ne compte pas... Nous avons donc abordé les nouvelles de Virginia Woolf, de Marguerite Yourcenar, d'Albert Camus et de Sylvain Tesson. Régine a bien retrouvé le style impressionniste de Virginia Woolf, sa sensibilité à fleur de peau et sa perception profonde de la réalité environnante. A chaque nouvelle, sa chute comme cette marque sur le mur que le personnage interprète en utilisant le rêve éveillé alors que ce n'était qu'une trace d'escargot... Janine et Danièle ont lu avec beaucoup d'intérêt le recueil d'Albert Camus, "L'exil et le royaume", publié en 1957. Ces nouvelles démontrent le génie de l'écrivain et l'une d'entre elles résonne toujours aussi fort encore aujourd'hui. Dans le premier texte, intitulé "La femme adultère", une femme mollement amoureuse de son mari l'accompagne dans ses déplacements professionnels. Une nuit, elle quitte sa chambre et part seule pour vivre un moment de liberté intense devant le désert. Choisira-t-elle le royaume de la liberté ou l'exil dans son couple ? Chaque personnage des nouvelles est enfermé dans un cercle social, économique ou idéologique et Albert Camus, avec son immense humanité, raconte leur vertige existentiel et leur crise face à un choix vital : l'exil ou le royaume. La sobriété sublime du style camusien s'est même bonifiée avec le temps. A lire absolument. La suite, demain.

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