vendredi 22 décembre 2017

Rubrique cinéma

Comme j'aime le monde des sopranos, de l'opéra et de la musique baroque, je suis allée voir le film de Tom Volf, "Maria by Callas". Cette femme légendaire et sublime, disparue en 1977, fait donc l'objet de ce film documentaire avec la voix de Fanny Ardant. Les images d'archives défilent sur l'écran en alternant l'histoire de sa carrière avec celle des moments d'intimité où la diva se confie aux journalistes de l'époque. Cet immense travail de tri du réalisateur compose un hommage sensible qui présente une image complexe et attachante de cette femme unique. Née en 1923 à New York, de parents grecs immigrés, elle passe sa première audition radiophonique en 1934. Cinq ans plus tard, elle rejoint le Conservatoire de musique d'Athènes dans la classe d'Elvira de Hidalgo. En 1945, elle revient à New York et commence sa carrière de soprano. Mariée à son imprésario italien de 28 ans son aîné, elle divorcera dix ans plus tard quand elle rencontre l'amour de sa vie, le milliardaire grec, Aristote Onassis. Mais, elle se sentira trahie quand elle apprend le mariage de son amant avec Jacqueline Kennedy. Elle mène sa carrière dans le monde entier avec l'admiration des fans digne de celle d'une rock star... Sa dernière prestation publique a lieu en 1974 à Tokyo. En 1977, elle meurt d'une embolie pulmonaire à Paris dans son appartement où elle vivait recluse. Ce film présente des extraits musicaux où la toute puissance de sa voix envahit l'espace intime du spectateur. Et, quand elle se confie à la caméra, elle se dévoile comme une femme "ordinaire" qui ne rêvait (selon elle) que d'un prince charmant et d'une famille aimante. Son destin de chanteuse lyrique l'a détournée de cette voie traditionnelle. Le réalisateur raconte dans un entretien : "En oscillant de la femme éperdument amoureuse à l'artiste de génie, le film fait une place à cette dualité  qui a hanté sa vie". Ce film documentaire sur Maria Callas montre qu'une voix peut toucher l'âme de tous ceux (celles) qui prêtent attention à la magie du chant lyrique... Au fond, cette diva avait conservé dans son intimité, une immense simplicité et un esprit de sacrifice qui lui venait, certainement, de ses origines grecques. Une sœur d'Antigone, égarée dans le monde contemporain. 

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