vendredi 24 novembre 2017

Rubrique cinéma

En ce moment à l'Astrée, se tient la Quinzaine du cinéma italien. "Un paese quasi perfetto" du réalisateur Massimo Gaudioso se focalise sur l'affrontement ville-campagne, citadins contre paysans, centre-périphérie, monde urbain-monde rural. Le village, Pietramezzana, perdu dans le Basilicate, se meurt : aucune industrie, aucun commerce et dans ce désert, une petite centaine d'irréductibles indiens d'Italie. Pourtant, ce village possédait une mine importante qui s'est fermée dans l'indifférence générale, mettant les mineurs au chômage. Le maire espère pourtant un changement économique : un homme d'affaires du Nord de l'Italie lui promet l'installation d'une usine avec des subventions européennes. Mais, l'obtention de cette somme dépend de deux conditions : la présence d'un médecin et deux cents habitants dans le village. Comment trouver un médecin qui choisirait ce bout du monde abandonné de tous ? Alors qu'ils ne sont qu'une centaine de villageois, comment atteindre le but exigé ? La comédie va démarrer avec l'arrivée d'un médecin esthéticien, obligé de se rendre à Pietramezzana car l'ancien maire du village, devenu policier en ville, l'a surpris avec de la drogue. Il lui propose un échange : le silence s'il part au village. Voilà notre médecin, très snob par ailleurs, au milieu de tous ces drôles de villageois cocasses, burlesques et profondément humains. Ils organisent un espionnage téléphonique pour connaître les goûts mondains de notre personnage urbain. La comédie joue sur ce registre : apprentissage du cricket par les hommes pour faire croire à ce bellâtre qu'ils sont aussi modernes qu'en ville, trouver des sushis énigmatiques à leurs yeux dans l'unique auberge, etc. Les scènes se suivent à un rythme endiablé et sans aucune vulgarité. Quand l'industriel vient s'assurer que les deux conditions sont remplies, un incident remet tout en question. Le médecin finit par s'attacher à ces habitants pétris de chaleur humaine, combattifs malgré le désastre économique, dignes et fiers de leur village abandonné. Cela faisait longtemps que je n'avais pas souri et même ri au cinéma. Je n'aime pas particulièrement les comédies mais une comédie italienne possède un charme irrésistible. Dans cette comédie légère et délicieuse, j'ai vu une dénonciation de l'abandon de nos campagnes, une revendication de la dignité par le travail, et un éloge de la vie simple et bonne... A voir, pour retrouver le goût de l'Italie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire