lundi 10 juillet 2017

"Jours enfouis"

L’écrivain américain Jay McInerney termine sa saga new yorkaise avec "Jours enfouis", publié chez L'Olivier.  Russel et Corrine Calloway forment un couple amoureux dans le premier tome, "Trente ans et des poussières", paru en 1993. L'écrivain évoquait les années folles de la finance dans les années 80. En 2007, le deuxième tome, "La Belle Vie", ne pouvait que se situer au cœur de l'après 11-septembre. Dans "Jours enfouis", le troisième tome, le couple a vieilli (la cinquantaine...). Ils ont deux jumeaux de 11 ans et vivent au cœur de Manhattan dans un quartier huppé. Leur loft présente pourtant des signes de dégradation, symbole aussi de leur histoire personnelle. Ils mènent une vie de privilégiés dans un milieu intellectuel. Russel travaille dans l'édition et il est même devenu le directeur de sa maison. Corrine se charge de l'aide alimentaire aux plus démunis et elle organise des ventes de charité pour son association. Ils courent les expositions, les dîners en ville, les manifestations culturelles. Evidemment, comme tous les favorisés, ils passent leurs vacances dans une belle maison (qu'ils louent) dans les Hamptons. Leur couple s'est assagi au fil du temps et frôle même une crise latente. Corrine rencontre dans une soirée festive un ancien amant, Luke, devenu un homme d'affaires. Ils s'étaient aimés à Ground zéro et ces retrouvailles amoureuses mettent en péril le couple marié. Entre les infidélités de Corrine et les péripéties éditoriales de Russel, les années Obama se déroulent dans une ambiance électrique et agitée. Pour ces personnages emblématiques d'une Amérique en doute, la maturité se teinte d'une nostalgie inévitable quand les jours s'enfuient... Corrine va-t-elle bousculer sa vie maritale ? Russel, par un choix hasardeux de politique éditoriale, conduit sa maison à la faillite. Ce grand roman urbain, social et psychologique pourrait s'intituler : "Histoire d'un mariage"... L'écrivain américain n'oublie pas d'insuffler dans cette fiction, une dose de critique sociale sur ces "bobos" new yorkais, heureux et insouciants, mais, fragilisés par leur crise conjugale et la crise économique de 2008. Un très bon roman à l'écriture efficace et précise à lire cet été pour se retrouver à New York sans prendre l'avion...

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