lundi 25 janvier 2016

Pour Alain Finkielkraut

Je ne peux pas rester sans réagir devant l'irrespect total d'une participante à l'émission "Des paroles et des actes" de jeudi. Je voulais voir Alain Finkielkraut que je lis depuis longtemps. Cette femme professeur d'anglais, se définissant comme "musulmane", donne l'ordre au philosophe de se "taire"... Même si l'on ne partage pas l'opinion de cet intellectuel français, contesté par les uns et adulé par les autres, j'ai été vraiment outrée devant le discours intolérant et pontifiant de cette enseignante-militante qui a manqué de respect envers Alain Finkielkraut. Elle n'a peut-être pas lu l'œuvre du philosophe et n'a retenu de lui que des remarques lucides sur un pays qui change, qui ne se reconnaît plus dans son identité traditionnelle. On a quand même le droit d'éprouver ce sentiment d'autant plus qu'Alain Finkielkraut est un nostalgique de la culture classique et patrimoniale. On a le droit de ne pas aimer le rap, le rock, les jeux vidéos, la modernité dans ses manifestations les plus vulgaires comme une partie de la programmation télévisuelle. Que dit le philosophe ? Il rappelle les valeurs d'égalité entre les hommes et les femmes, la place de la culture dans la société, l'esprit critique, la liberté d'être athée ou pas. Notre société démocratique et laïque ne semble pas plaire à tout le monde, surtout aux individus liberticides.  Nous avons le droit de critiquer toutes les religions, nous avons le droit, comme le souligne souvent Alain Finkielkraut, de déplorer l'oubli du passé et des symboles de notre siècle des Lumières. Les notions d'effort, de travail, de récompense, de hiérarchie des valeurs ne sont ni de droite, ni de gauche. Réactionnaire, archaïque, dépassé, incompatible avec la modernité multiculturelle, raciste, islamophobe, tous ces qualificatifs le désignent à la vindicte populaire médiatique. Je me dois de défendre cet intellectuel français courageux, blessé dans sa passion de la littérature, ulcéré par les attaques de ses détracteurs souvent aveuglés par le déni de réalité. J'apprécie depuis longtemps l'œuvre du philosophe et je me réjouis qu'il intègre l'Académie française. Ces thèses ne sont ni racistes, ni fascistes. Il a le droit et le devoir de parler, d'écrire et de s'exprimer dans les médias. Et je soutiendrai l'expression de sa liberté et de ses idées, même si elles déplaisent à un grand nombre de nos concitoyens...       

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire