jeudi 20 août 2015

Rentrée littéraire

Les premiers frémissements de la rentrée littéraire démarrent vers le 18 août. J'ai reçu la revue Lire avec la couverture alléchante : "Les romans français qu'il ne faut surtout pas rater". En tant que lectrice  passionnée et en retrait de la vie sociale et professionnelle, la rentrée pour moi, ne rime plus avec les préparatifs scolaires, le retour d'un rythme au travail, les programmes de formation que j'organisais pour les étudiants. Depuis cinq ans déjà, la rentrée s'est transformée en projets divers : un séminaire de philosophie en début septembre, un voyage en Grèce, un cours de littérature en octobre, et évidemment, ma sacro-sainte rentrée littéraire avec des articles sur les nouveautés. L'hebdo Télérama a mis en couverture le portrait de Christine Angot, en la baptisant "l'extrême"". Son roman sur l'amour maternel semble avoir conquis les critiques. La revue évoque Mathias Enard, Diane Meur, Nicolas Fargues, Delphine de Vigan, etc. Dans un article de trois pages, il est question de la lecture, "Une page qui se tourne". Les journalistes reprennent des chiffres alarmants : 83 librairies ont fermé à Paris entre 2011 et 2014, les grands lecteurs sont en voie de disparition, la diversité des lectures s'appauvrit. En 1978, 28 % des Français lisaient plus de 20 livres par an, et aujourd'hui, le chiffre est tombé à 16 % ! Beaucoup de facteurs rentrent en compte dans cette baisse manifeste de la pratique lecture : l'attraction d'Internet, des jeux vidéos, des réseaux sociaux, de la télévision en replay, etc. "Le multitâche" dévore le temps disponible et comme la lecture exige une certaine lenteur, la littérature risque de disparaître, selon les sociologues de l'écrit. Ne parlons même pas des tirages ridicules pour un premier roman (1 000 exemplaires) et pour un grand écrivain comme Pascal Quignard (10 000 exemplaires). Mais, on peut encore espérer que la littérature survive, vive et même se porte bien dans notre pays. Maylis de Kérangal avec son "Réparer les vivants" a touché plus de 150 000 lecteurs alors que son éditeur vendait un millier d'exemplaires de ses œuvres précédentes... Oui, la lecture n'est plus au centre de nos occupations pour beaucoup d'entre nous, mais il existe encore des résistants de l'écrit, des archaïques du papier, des rêveurs d'histoires, des amoureux de littérature et tant pis si nous ne sommes pas majoritaires ! J'ai toujours préféré appartenir aux minorités...

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