mardi 28 avril 2015

Escapade à Porto, 2

Pour apprécier pleinement l'architecture de Porto, il faut s'informer sur l'art de la céramique, los Azulejos, des carreaux de faïence émaillée typiquement hispano-mauresque à l'origine. On en trouve partout : dans les parcs, les jardins, les églises, les immeubles, les gares, les magasins. Ces azulejos jouent avec la lumière, dispensent la fraîcheur, colorent la ville de bleu, jaune, blanc, vert. Cet art est toujours vivant comme l'indique la présence des azulejos dans le métro lisboète. Que représentent-ils ? Des motifs abstraits, des scènes champêtres, des personnages religieux, des gens du peuple, des navigateurs conquérants, des oiseaux, des animaux domestiques, des fleurs, des parures, etc. Tous ces éléments composent des fresques monumentales comme celles de la gare Sao Bento de Porto ou de simples panneaux. Ces images de céramique à la portée de tous, forment un art populaire expressif et instructif. Partout mon regard se tourne vers ces vestiges du temps et l'on feuillette ainsi à loisir des images minérales surprenantes. J'ai constitué une collection de détails et de motifs, dans chaque lieu visité. Cette ville portuaire regorge d'églises baroques, dont les façades sont couvertes d'azulejos. Le côté vintage des boutiques, souvent tenues par des "anciens" apporte un charme suranné à la cité et ses  trois lignes de tramway, utilisés par les touristes et parfois par les habitants pour rejoindre l'océan et le centre-ville, complètent le tableau citadin, teinté de nostalgie même si les terrasses de restaurants, les caves de vin, les balades en bateaux pour passer les six ponts de la ville, animent les quais de Porto.  Dans le centre, j'ai repéré la célèbre librairie centenaire Lello e Irmao, fondée en 1869 par une famille de libraires-éditeurs. Sa façade blanche Art nouveau attire le regard et quand j'ai pénétré dans la librairie, quelques touristes se faisaient prendre en photo pour immortaliser l'instant... Ils ne regardaient ni les livres, ni la décoration art nouveau, mais il leur fallait cet image triomphale de leur séjour car j'ai su que cet endroit avait inspiré la bibliothèque d'Harry Potter ! J'ai quand même admiré les boiseries anciennes, l'escalier rouge monumental, les livres d'art et de littérature bien présentés, une ambiance de cabinet de curiosités avec des fauteuils et un petit bar pour déguster un café. La célébrité du lieu, classé au patrimoine, gâche un peu l'esprit d'une librairie, plus voué au silence et au recueillement qu'au cirque touristique. Dommage... Mais, les livres apportent une touche tellement magique que l'on peut s'abstraire du tourbillon pour admirer cette librairie, qui n'a pas changé depuis plus de cent ans : une rareté dans notre monde d'aujourd'hui ! 

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