jeudi 23 septembre 2010

La vie est brève et le désir sans fin

Ce titre pour mon billet du 23 septembre ressemble à un vers d'Aragon ou d'Eluard... En fait, il s'agit du roman de Patrick Lapeyre aux éditions P.O.L, paru à la rentrée. Ce livre fait partie de la première sélection pour le prix Goncourt. Je l'ai lu avec intérêt mais aussi avec agacement tant le personnage principal est d'un "mou" à pleurer. Sa vie amoureuse oscille entre une femme de tête, sa femme légitime qu'il aime surtout pour le confort matériel qu'elle lui apporte et une maîtresse fantasque. Il est traducteur mais ne gagne pas très bien sa vie. Il rencontre cette anglaise insaisissable et marginale. Il tombe éperdument amoureux d'elle. Elle aussi hésite entre lui et son amant anglais. Ce roman traite de l'adultère moderne, chasse-croisé pitoyable où le mensonge règne. La double vie détiend un ressort romanesque évident mais il manque dans ce roman une empathie que le lecteur n'éprouve pas pour ces personnages sans relief. Mais ce sentiment de vacuité ressenti par tous les personnages est un sentiment ultra-contemporain. J'ai bien apprécié la critique sociale "pince-sans-rire" des milieux privilégiés qui sont décrits avec un humour froid et distancié. Je n'ai pas l'impression que le roman obtiendra le prix Goncourt mais je peux me tromper ! On sent bien que Patrick Lapeyre décrit les affres d'un homme paumé, en proie aux tourments du choix, un partenaire faible et sans caractère... Si j'ai lu jusqu'au bout ce livre, c'est par devoir de bon lecteur qui respecte les écrivains, même ceux qui ne me touchent pas au coeur.

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