lundi 24 novembre 2025

Atelier Littérature, les romans historiques, 3

 Odile "Ba" a choisi la trilogie de Pierre Lemaître, "Les Enfants du désastre" avec "Au revoir là-haut", prix Goncourt 2013 suivi de "Couleurs de l'incendie" et du "Miroir de nos peines", publiés chez Albin Michel. L'écrivain est réputé pour sa production de romans policiers très efficaces. Dans le premier tome, il propose une "fresque d'une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d'évocation". Ce roman de l'après-guerre de 14 raconte l'histoire d'Albert, un employé modeste qui a tout perdu et Edouard, un artiste loufoque devenu une "gueule cassée". Ils se sentent oubliés, marginalisés, méprisés alors qu'ils étaient au combat. Pour se venger, ils mettent en place une escroquerie audacieuse. L'auteur dénonce le rôle de l'Etat qui "glorifie ses morts" et oublie ses vivants, mais aussi la lâcheté de certains et la noirceur des autres. Il semble que l'on ne s'ennuie pas dans les romans de Pierre Lemaître avec les rebondissements romanesques, les touches d'humour, le style clair et limpide. Un film basé sur cette histoire est sorti en 2017, réalisé par Albert Dupontel. Régine a présenté le texte d'Henri Bauchau, "Antigone" mais avant d'évoquer le destin tragique d'Antigone, elle nous a conté avec talent le mythe grec de la famille des Labdacides, les rois légendaires de Thèbes. Oedipe selon l'oracle va tuer son père, Laïos, va se marier avec sa mère, Jocaste, et tous ces actes insensés sans qu'il le devine le conduit à se punir en crevant ses yeux et à partir sur les routes avec Antigone. Henri Bauchau a donc décrit le destin tragique d'Antigone quand elle revient à Thèbes pour éviter que ses frères, Polynice et Etéocle, ne se fassent la guerre. Malgré les efforts de la jeune femme pour la paix, les deux ennemis fraternels finissent par s'entretuer. Créon, le roi de Thèbes, organise une sépulture pour Etéocle et interdit celle de Polynice, Antigone désobeit à son oncle et se charge de la dépouille de son frère pour lui donner une sépulture. Ce geste provoque son arrestation et sa mort lente dans une grotte. Régine a beaucoup aimé ce roman "antique", mythologique, légendaire qui, d'après elle, n'est pas un roman historique. Elle apprécie ce personnage féminin d'une humanité admirable entre bonté et sens du devoir. Antigone symbolise l'opposition au pouvoir injuste. Henri Bauchau écrit qu'Antigone, figure de résistance, déclare : "Je crie non, rien que non, rien d'autre n'est utile. Non, seul suffit". Une Jeanne d'Arc de la Grèce antique... En terminant la séquence sur les romans historiques, j'ai cité deux ouvrages essentiels dans ce genre littéraire : "Mémoires d'Hadrien" de Marguerite Yourcenar et "Le Guépard" de Giuseppe Tomasi di Lampedusa... Deux chefs d'oeuvre à lire et à relire !