mardi 4 juin 2024

Escapade en Bretagne, vers Douarnenez

 Avant d'arriver à Douarnenez, j'ai traversé plusieurs villages : Argol, Menez-Hom, Ploeven, Locronan. Quand j'ai aperçu le panneau "Argol", j'ai eu une pensée pour Julien Gracq car un de ses romans porte le nom de ce petit village breton, "Au château d'Argol". A chaque visite d'un enclos paroissial, j'ai éprouvé une sorte de nostalgie mélancolique en admirant ces lieux sacrés en particulier avec ces petits cimetières jouxtant les églises. Locronan semble plus voué au tourisme car les voitures sont interdites dans le village. L'église Saint-Ronan au style gothique flamboyant possède des merveilles : un gisant du saint, une chaire en bande dessinée composée de médaillons en bois sur la vie de Saint Ronan, un rétable somptueux, des vitraux saisissants. J'ai appris sur le Routard que le peintre surréaliste, Yves Tanguy, vivait à Locronan et d'illustres amis venaient le voir : Picasso, Prévert, Breton. Dans cette petite cité de "caractère", j'ai déambulé dans les rues pavées en croisant plus de touristes qu'ailleurs. Boutiques d'artisans, restaurants et crêperies, je préférais le calme et la tranquillité d'Argol ou de Menez-Hom. En arrivant à Douarnenez, j'ai tout de suite eu l'impression de pénétrer dans un port de pêche industriel avec ses deux espaces portuaires : le Rosmeur et le Port-Rhu. Ville de la sardine, il reste encore des conserveries sur le port Rosmeur et dans le Port-Rhu, un musée unique en France propose la visite de quatre bateaux (langoustier, gabarre, baliseur et remorqueur). En visitant ces bateaux, on peut vite se rendre compte que les marins ne disposaient pas de grands espaces pour dormir et pour manger ! Minuscule cuisine, minuscule couchette, la vie devait étre bien dure pour eux ! Dans le musée attenant, des embarcations de tous types complètent la connaissance du monde maritime. La médiathèque porte le nom de Georges Perros, un de mes écrivains préférés qui disait : "Je ne dirai jamais de mal de la littérature. Aimer lire est une passion, un espoir de vivre davantage, autrement mais davantage que prévu". J'ai rendu hommage à cet homme si attachant en me rendant dans le cimetière marin. Comme je ne trouvais pas sa tombe, une gentille dame m'a conduite devant elle. Il est enterré avec sa femme, Tania. Cette douarnenaise cultivée connaissait l'écrivain et m'a même indiqué la tombe de John-Antoine Nau, premier prix Goncourt, décerné en 1903. Un illustre inconnu ! Le soir, à Treboul, l'hôtel Ty-Mad où je séjournais, avait hébergé Max Jacob et Picasso, des hôtes illustres. En me baladant sur le sentier côtier, j'ai admiré quelques baigneurs téméraires car l'eau était à 13 degrés ! Je suis tombée sur une jolie cabane à livres en forme de cabine de bain, toute rayée en bleu et blanc. Douarnenez, un port attachant, moins touristique et plus authentique que d'autres ports bretons. Une cité maritime incontournable.