Plus j'accumule des années, plus je me rapproche de ma jeunesse quand j'ai commencé à lire des classiques dès mes quinze ans. En 2024, j'ai donc consacré quelques belles heures à Balzac en relisant "Eugénie Grandet", un roman passionnant sur l'avarice humaine et sur la fidélité amoureuse de cette pauvre jeune fille pour un goujat arriviste. Si je me retirais sur une île déserte, j'emporterais quelques pléiades de notre cher Honoré. J'ai aussi redécouvert après quelques décennies l'immense roman de Gustave Flaubert, "Madame Bovary". J'en parlerai prochainement dans ce blog. Mais, j'ai savouré tout au long du livre la prose flaubertienne, la langue française au sommet de son art. J'ai poursuivi aussi la lecture de Colette, avec "Claudine à Paris" et j'aime prélasser mon esprit dans la prose poétique de notre écrivaine bourguignonne. Je m'étais aussi donnée un vaste programme de relecture de Marcel Proust et j'ai profité du temps estival pour avancer d'un pas dans ce labyrinthe de mots, de pensées, de sensations avec "Sodome et Gomorrhe", le quatrième volet de "La Recherche du Temps perdu". Suivre les méandres de l'écriture proustienne reste une expérience unique de lecture qui stimule l'imagination. L'année dernière, j'ai enfin lu plus sérieusement Henry James que j'ai emporté avec moi à Venise avec sa nouvelle, "Les papiers de Jeffrey Aspern" et depuis cette découverte, je commence à me familiariser avec cet écrivain américain, le plus européen de tous à son époque avec sa centaine de nouvelles et quelques grands romans comme "Les Bostoniennes". Grâce à l'Atelier Littérature de février dernier, j'ai lu et relu des nouvelles de Stefan Zweig, une bonne vingtaine pour mon plus grand plaisir et je poursuivrai cette année l'exploration de son monde romanesque. Pour terminer l'évocation de mes classiques, je n'oublie jamais Virginia Woolf et j'ai relu "Instants de vie", un récit autobiographique où l'écrivaine se livre avec une sincérité audacieuse. Dans la catégorie de mes classiques contemporains, je reste fidèle à Pascal Quignard, un "objet littéraire non identifié", tellement son univers provoque souvent de multiples interrogations. D'autres écrivains m'appelent régulièrement comme Philip Roth, Milan Kundera, Marguerite Yourcenar. Mon programme de relectures s'étoffe année après années. Est-ce le constat que la littérature contemporaine ne m'enthousiasme moins qu'avant ? Peut-être...