Dans ma liste des dix romans préférés, j'ai négligé deux éléments : la parité et la langue et sans m'en rendre compte, mon choix est assez équilibré : cinq femmes et cinq hommes et à ma grande surprise, la littérature française est dominante. J'ai donc lu avec plaisir le dernier roman d'Hélène Gaudy, "Archipels" qui aurait mérité un prix littéraire important. L'écrivaine dresse un portrait sensible et attachant d'un père mutique, compulsif avec l'accumulation d'objets chez lui. Cet homme perd pied dans le réel et sa fille tente de retenir tous les souvenirs familiaux qui tomberont dans l'oubli si l'écriture ne s'en mêle pas. Un hommage à ses parents servi par une belle écriture. Une lecture m'a enchantée cet automne avec "Les Jardins de Torcello" de Claudie Gallay. Comment ne pas apprécier ce roman où le personnage principal se nomme Venise, la cité enchanteresse où la lumière change à tous moments. Une jeune femme cherche à s'inventer une vie meilleure. Et chaque séjour à Venise ressemble à une parenthèse hors du temps. Un roman "italien" mais écrit par un écrivain français m'a vraiment marquée : "Hôtel Roma" de Pierre Adrian. Avant de se suicider à Turin en 1950, Cesare Pavese a écrit : "Je pardonne à tous et à tous je demande pardon. ça va ? Pas trop de bavardages". Pierre Adrian a retracé le dernier été d'un écrivain hanté par l'échec. Un roman biographique élégant, pudique et passionnant sur ce grand écrivain italien. La littérature demeure toujours un vaste champ imaginaire. C'est le cas de la figure parfois écrasante de Marguerite Yourcenar. Un écrivain français, Christophe Bigot, s'est emparé de l'histoire amoureuse que la grande Marguerite a vécu à la fin de sa vie avec un jeune photographe de 46 ans son cadet. Ce roman biographique, audacieux et pourtant respectueux, se lit d'une seule traite surtout quand la première femme à entrer dans l'Académie française se voue à la passion d'aimer comme son cher Hadrien envers son jeune amant, Antinous. Mon neuvième choix se porte sur le roman original d'Isabelle Pandazopoulos, "Les sept vies d'Anna Freud". Le destin de la fille cadette de Freud ne pouvait que m'intéresser, un destin lié à la psychanalyse dans ses soubresauts comme dans ses conquêtes. Saga familiale, secrets intimes, Vienne et Londres, amours cachés, ce roman montre aussi la force vitale et le courage de cette femme exceptionnelle. J'ai terminé mon année avec le très beau roman de Colm Toibin, "Long Island", la suite de "Brooklyn". J'ai découvert cet écrivain irlandais et je consacrerai un billet sur "Long Island" dans ce blog en janvier. Un immense plaisir de lecture assez rare de nos jours. Voilà pour ma liste de mes préférences fictionnelles de 2024. Rendez-vous dans un an pour la présentation de mes dix meilleurs romans préférés en 2025 que j'ai hâte de découvrir au fil des mois !