samedi 21 septembre 2024

Atelier Littérature, les coups de coeur, 2

 Véronique a évoqué un roman document, "La sage-femme d'Auschwitz", d'Anna Stuart, publié en 2024. Ana arrive dans le camp de concentration en pensant qu'elle ne survivra pas dans cet enfer. Les nazis remarquent son métier de sage-femme et la voilà donnant naissance aux enfants des autres prisonnières. Une mission terrible pour Ana car les nouveaux-nés sont donnés à des familles allemandes. Ana essaie de réconforter ces mamans qui ne verront jamais leurs bébés. Elle prend alors conscience qu'elle peut les sauver en les tatouant avec les numéros de leurs mères déportées. A la fin de la guerre, ces enfants avec leurs numéros seront peut-être retrouvés. Une lueur d'espoir minuscule dans ce monde du mal absolu. Ce roman se base sur l'histoire vraie d'une sage-femme, Stanislawa Leszcynska, déportée à Birkenau où elle grave sous l'aisselle de chaque bébé le tatouage de leur mère. Elle a aidé 3 000 mères à accoucher et aucun bébé n'est mort à sa naissance. Un destin hors du commun. Agnès nous a raconté une anecdote familiale concernant son petit-fils. Son professeur de français avait donné une lecture obligatoire concernant un roman de Carole Martinez, "Du domaine des murmures", publié en 2011, Prix Goncourt des Lycéens. Pour encourager son jeune lecteur, elle l'a accompagné et ce roman, une véritable découverte, est son coup de coeur qu'elle nous a présenté. En 1187, la jeune Esclarmonde dit non lors de la cérémonie de son mariage contre la décision de son père, le seigneur du domaine des Murmures. Elle se consacre à Dieu et exige d'être emmurée jusqu'à sa mort. Loin de vivre cette réclusion en solitaire, elle reçoit des pélerins et croisés jusqu'en Terre sainte. Ce roman singulier ressemble à un conte légendaire et Agnès nous a donné envie de le lire. Danièle a choisi un récit du regretté Charles Juliet, "La Fracture et autres textes", publiée en février 2024. Avec sa voix si intimiste, Charles Juliet raconte avec émotion la traversée de sa crise existentielle profonde, sa "fracture" : "Dans les nombreuses causes qui l'ont provoquée, je ne saurais démêler ce qui revenait à la fracture survenue dans ma petite enfance et ce qui pouvait être imputé soit aux années où je fus enfant de troupe, soit aux multiples problèmes que me posaient mon aventure et mon travail d'écrivain, soit encore à ce besoin que j'avais eu de me détruire pour me reconstruire en fonction de certaines exigences". A la fin de sa vie et malgré sa maladie, il était "parvenu à s'aimer, à se faire confiance, à adhérer pleinement à la vie". Merci à Danièle d'avoir évoqué Charles Juliet. Voilà les coups de coeur de septembre !