Le lendemain, j'ai repris le ferry pour Palau et j'ai pris la direction de Santa Teresa Gallura en conservant dans ma tête des souvenirs ensoleillés et attendris sur ma journée dans la Maddalena. Mais, avant de découvrir la prochaine étape à Castelsardo, j'ai repéré un site nuragique important : le Complesso nuragico di Lu Brandali. Un petit sentier m'a conduit à un tombeau de géants, puis aux vestiges d'un village où les fouilles ont permis de dégager cinq cabanes en pierre et il reste encore une trentaine à sortir de terre. Ces lieux conservent leur identité d'antan sans aucune habitation moderne autour de ces villages datant de l'âge de bronze. L'imagination est requise pour mettre en scène ces Sardes d'origine vivant en toute petite communauté autarcique. Dans un article de Wikipedia, j'ai appris que la langue parlée à cette époque ressemblait à la langue basque ou à la langue étrusque ! Je comprends mieux mon engouement pour les Nuraghe et les Etrusques car j'ai des ancêtres basques du côté de ma mère... Mais, ces peuples tribaux ont fréquenté aussi des Grecs, des Phéniciens, des Carthaginois, des Romains, etc. Après la visite de Lu Brandali, j'ai rejoint la petite commune de Castelsardo, perchée sur une colline, face à la mer. Cette étape m'a permis de me balader dans les ruelles pentues du centre historique et de découvrir la cathédrale San'Antonio Abate, construite au XVIe siècle sur les bases d'une église romane. J'ai remarqué des rétables en bois scupté et doré avec des angelots musiciens espiègles. Un tableau célèbre est exposé dans la crypte du musée diocésien attenant : un Saint Michel se bat contre un démon, une toile étonnante signée du Maître de Castelsardo du XVIe, un peintre anonyme célèbre en Sardaigne. Du parvis de la cathédrale, une vue magnifique sur la mer composait un paysage unique. En fin de journée, un hôtel du bord de mer m'attendait et je me suis promenée sur la plage à la recherche de quelques petits coquillages que je conserve ensuite dans ma bibliothèque. Ce sont mes petits cailloux du Petit Poucet pour que ces plages de sable fin restent ancrées dans mon quotidien. Mais, attention, je ne prèlève qu'un seul coquillage souvent minuscule pour ne pas "piller" le patrimoine naturel de l'île. Ces moments de détente sont bercés de la douce musique des vaguelettes marines, s'étalant pareusessement sur le sable blanc. La mer provoquera toujours en moi un émerveillement perpétuel.