lundi 28 juillet 2025

"Trois jours en juin", Anne Tyler

Anne Tyler, écrivaine américaine, née en 1941, a démarré sa carrière littéraire dès 1964. Elle a obtenu le Prix Pulitzer en 1989 pour son roman, "Leçons de conduite". Ses thèmes de prédilection concernent la vie de l'Américain moyen dans ses relations familiales. Selon un article de presse, elle serait l'héritière de John Updike, d'Eudora Welty et même de Jane Austen. Je conserve dans ma mémoire de lectrice des souvenirs de quelques romans d'Anne Tyler. Je citerai en priorité "Le Déjeûner de la nostalgie" et "Une bobine de fil bleu". Dans son dernier roman, "Trois jours en juin", paru chez Phébus, Anne Tyler raconte l'histoire de deux couples. Le premier est formé par la narratrice, Gail, divorcée et son mari, Max, réunis tous les deux pour assister au mariage de leur fille Debbie et de leur gendre, Kenneth. Gail apprend en même temps qu'elle est licenciée de son poste d'assistante dans un collège. A la soixantaine passée, cette rupture de contrat injustifiée l'angoisse vraiment. De plus, son mari dont elle est séparée depuis quelques années, s'invite chez elle pour le mariage de leur fille. Leurs retrouvailles n'enchantent guère Gail, forcée de cohabiter avec son ex-mari, mais le mariage de leur fille va renforcer leur relation perdue. Car, Kenneth, le futur marié, a trompé sa fiancée. Gail se montre intraitable avec Kenneth d'autant plus que c'est elle qui a trompé son ex-mari, Max. Anne Tyler manie l'ironie à merveille concernant les rites ridicules de la cérémonie du mariage, les faux-semblants, l'hypocrisie sociale, les manies des uns et des autres. Pendant ces trois jours, le "vieux couple séparé" prend conscience qu'ils ont peut-être un avenir commun. Le nouveau couple, malgré le pas de côté du jeune Kenneth, semble bien fragile. L'art subtil d'Anne Tyler oscille entre une tendresse évidente pour ses personnages et une causticité ironique sur les rites sociaux souvent trop conformistes. Ce roman bien agréable à lire semble parfois traversé par le sentiment de "la légéreté d'être", par l'utilisation d'un humour à fleur de ligne. Mais, l'écrivaine américaine raconte une histoire universelle, impliquant la délicate question des relations dans un couple. Un bon roman à découvrir pendant l'été !