L'Atelier du jeudi 27 mars était consacré à un genre littéraire que j'aime tout particulièrement : les journaux littéraires, les récits vécus et les autobiographies. La littérature ne concerne évidemment pas que le domaine de la fiction romanesque. De nombreux écrivains ont souvent, dans l'ensemble de leurs oeuvres, écrit leurs souvenirs, ont tenu des journaux intimes, ont témoigné. Il suffit de lire "Le Labyrinthe du monde" de Marguerite Yourcenar, une saga familiale somptueuse, ou le "Journal" de Virginia Woolf. Dans ma liste de références, je n'ai pas eu trop de mal à choisir quelques textes forts et éclectiques. De l'autobiographie passionnante de Doris Lessing, "Dans ma peau" à celle de l'académicienne Chantal Thomas pour son récit émouvant, "De sable et de neige", du "Journal" de l'écrivain hongrois, Sandor Marai à la biographie fabuleuse de Philip Roth, "Les Faits", la séance sur ce genre littéraire montrait un aspect essentiel de la littérature : se frotter au réel, dire la vérité, prouver sa sincérité. Je vais citer aussi "Armen" de Jean-Pierre Abraham, un témoignage singulier, précieux et précis sur la vie des gardiens de phare d'antan. Pierre Pachet avec "L'autobiographie de son père" avait marqué Danièle. Je ne veux pas oublier le très émouvant journal intime d'Hélène Berr, sur la période de l'Occupation à Paris. Cette jeune fille juive est morte dans le camp de concentration de Bergen-Belsen en 1945. Ce document exceptionnel devrait être lu dans tous les lycées de France. Le jeudi 24 avril, j'ai choisi un autre genre littétaire qu'il me semblait évident de découvrir. Je suis toujours chagrinée par la détention scandaleuse, arbitraire et injuste du grand écrivain franco-algérien, Boualem Sansal et j'avais lu son roman dystopique, "2084", prémonitoire sur le totalitarisme islamiste. Avec ce sujet ambitieux et angoissant, quelques lectrices ont fait un grand effort de lecture car ces livres d'anticipation politique ne sont pas d'un optimisme béat. Dans ce menu assez lourd pour le moral des troupes, j'ai choisi l'incontournable "1984" de George Orwell, le glaçant "Complot contre l'Amérique" de Philip Roth. Peu de femmes écrivent des dystopies mais j'ai trouvé "Trois fois la fin du monde" de Sophie Divry qui avait intéressé Régine. Cette traversée dans les dystopies m'a permis de découvrir la personnalité attachante de George Orwell et de relire Philip Roth, un plaisir sans cesse renouvelé.