lundi 30 décembre 2024

Atelier Littérature, les coups de coeur, 2

 Annette a évoqué un essai de Jean Giono, "Pour saluer Melville", publié en 1941 et disponible aujourd'hui dans la collection "L'Imaginaire" chez Gallimard. L'écrivain rend hommage à un "frère", Herman Melville dans ce beau récit, devenu un classique. Il a traduit "Moby Dick" avec Lucien Jacques et il raconte dans son essai que ce vaste et splendide roman l'a accompagné depuis de nombreuses années. Il écrit : "Il me suffisait de m'asseoir, le dos contre le tronc d'un pin, de sortir de ma poche ce livre qui déjà clapotait pour sentir se gonfler sous moi et autour la vie multiple des mers". Annette m'a donné envie de lire cet essai que je n'ai pas encore lu et surtout de relire "Moby Dick", un chef d'oeuvre de la littérature américaine. Geneviève a beaucoup aimé un premier roman sélectionné dans le cadre du Festival de Chambéry, "Camera obscura" de Gwenaëlle Lenoir, publié chez Julliard. Ce roman percutant raconte l'histoire d'un photographe militaire qui voit arriver à l'hôpital des corps torturés. Il photographie ces victimes sans poser des questions car son pays s'abîme dans la terreur. Peu à peu, il comprend qu'il est le seul témoin de cette barbarie institutionelle. Ce pays ressemble à la Syrie. Cet homme ordinaire devient l'archiviste de l'horreur et il lui faut un courage exceptionnel pour témoigner contre un état totalitaire. L'autrice s'est inspirée d'un militaire hospitalier qui vit caché quelque part en Europe. Tout est vrai dans ce roman qui, parfois, semble difficile à lire. La littérature sert aussi à dénoncer la noirceur de l'âme humaine et des régimes politiques dictatoriaux. Danièle a lu et apprécié un roman de Béatrice Commengé, "Ne jamais arriver", publié chez Verdier. La narratrice évoque l'île, "l'Insula Ovidiu", un port lointain de la Mer Noire où fut relégué Ovide par Auguste à l'aube du premier millénaire. Ce lieu "ovidien" l'a plongée dans une rêverie heureuse mais quand elle doit entreprendre son voyage, au seuil de l'année 2020, l'épidémie du Covid l'empêche de partir... Récit de voyage à la rencontre d'un poète et récit autobiographique d'une grande douceur. Pour l'écrivaine, "le livre est peut-être, avant tout, un désir de solitude et de calme bienvenu", écrit une lectrice sur ce beau texte qui donne envie de découvrir, Ovide,  le poète latin  des "Métamorphoses" et de "L'art d'aimer". Danièle, connaissant ma passion de l'Antiquité greco-romaine m'a très gentiment offert l'ouvrage et je l'en remercie encore. Voilà pour les coups de coeur de décembre. Nous nous retrouverons le jeudi 16 décembre à la Base pour le premier atelier de 2025 !