vendredi 28 mars 2025

Atelier Littérature, récits et autobiographies, 2

 Pascale a relu et apprécié "La Douleur" de Marguerite Duras, paru en 1985. L'écrivaine a retrouvé deux cahiers dans les armoires de sa maison à Neauphle-le-Château. Elle écrit qu'elle ne souvenait pas d'avoir rédigé ce journal intime pendant la guerre et ces pages reflètent des événements douloureux : "La douleur est une des choses les plus importantes de ma vie". Le premier texte du recueil concerne le retour de son mari, Robert Antelme, prisonnier dans les camps de Buchenwald et de Dachau. Ce grand intellectuel a écrit un des ouvrages les plus importants sur les camps de concentration, "L'espèce humaine", paru en 1947. Marguerite Duras relate l'attente, l'angoisse, le chagrin d'avoir perdu les traces de son mari. Elle apprend qu'il est dans un camp de concentration et un de ses amis, le résistant, le commandant Morland va le chercher en Allemagne. Evidemment, cet ami s'appelait François Mitterrand. L'écrivaine raconte avec des détails très précis la longue guérison de son mari qu'elle n'a pas reconnu quand il est rentré. Ce retour à la vie tenait quasi d'un miracle. Marguerite Duras lui annoncera plus tard qu'elle a refait sa vie avec Dionys Mascolo avec lequel elle aura un fils. Un témoignage étonnant dans la production littéraire de l'écrivaine. Danièle a beaucoup aimé "Autobiographie de mon père" de Pierre Pachet. Ce récit de vie représente une expérience littéraire hors du commun. Un fils écrivain se met à la place de son père pour raconter sa vie. J'ai évoqué dans mon blog cet ouvrage et Danièle a retracé la biographie de cet immigré juif d'Odessa, né en 1895, venu en France quand éclate la Première Guerre mondiale. Il se marie, devient dentiste et père modèle mais secret. Comme il n'a pas parlé de son vivant, son fils dévoile la personnalité de cet homme attachant. Un hommage sensible d'un fils à son père. Pascale a aussi lu "Moi, Jean Gabin" de Goliarda Sapienza. Cette autobiographie, un véritable hymne à l'enfance, se déroule à Catane au début des années 30. La petite Goliarda aime le cinéma de son quartier et quand elle voit "Pépé le Moko", elle veut devenir Jean Gabin. Ce livre émouvant, écrit dans les dernières années de Goliarda Sapienza, est un éloge de la liberté et de l'amour de la vie. (La suite, mardi)