lundi 22 décembre 2025

Escapade à Paris, "Les Mondes de Colette" à la Bibliothèque Nationale de France

 Je me suis offert une petite escapade à Paris la semaine dernière. Au menu de ces trois jours, des expositions et un concert de Philippe Jaroussky au Théâtre des Champs Elysées. J'avais envie de voir "Les Mondes de Colette" à la Bibliothèque Nationale de France que l'on peut voir jusqu'au 22 janvier. Pourquoi cette grande institution a-t-elle proposé de mettre à l'honneur l'une des voix les plus originales et les plus singulières de la littérature française ? Une des commissaires de l'exposition tente une explication : "L'oeuvre de Colette, souvent qualifiée de très classique, aurait pu être écrasée par la deuxième partie du XXe siècle, mais, elle continue cependant à nous parler dans sa capacité à traiter beaucoup de sujets comme l'amour avec une grande liberté et sans jamais donner de jugement moral". J'ai donc découvert plus de 300 documents (photographies, manuscrits, publications, films, tableaux) en cinq thématiques : "Souvenirs sensibles', 'Le monde", "S'écrire", "Le temps" et "La chair". Colette et son enfance merveilleuse avec une mère exceptionnelle qui lui apprend un mode d'être : "regarde, contemple, savoure le fait d'être vivante". Colette et ses amours libres après son divorce avec son premier mari, Willy, l'usurpateur. Colette et l'amitié avec sa cour féminine fidèle et ardente. Colette et son écriture autobiographique, une langue française patrimoniale, vivante, vibrante. Colette et sa vigoureuse vieillesse, vaincue par une arthrite de la hanche, mais toujours combattante. Je salue avec admiration son esprit de liberté, son accent bourguignon, son amour de la musique, de la nature et des animaux. Autour de l'exposition, la BNF organise des manifestations, des tables rondes, des lectures à voix haute. A mes yeux de "fan" de l'écrivaine, je ne pouvais que saluer cette initiative et cela m'a permis de revisiter cette bibliothèque à l'architecture monumentale et impressionnante sous la forme de quatre livres ouverts sous le ciel de Paris. J'avais organisé une visite approfondie de ce monument livresque dans les années 90 avec une cinquantaine de bibliothécaires de Rhône-Alpes. Pour les provinciales que nous étions, cette bibliothèque gigantesque nous fascinait. J'ai donc revu avec plaisir ce lieu unique et j'ai pensé à la citation de Borgès, l'argentin : "J'ai toujours pensé que le paradis est une sorte de bibliothèque". J'ai donc franchi les portes d'un paradis avec ses seize millions de livres et d'autres documents. Colette avait toute sa place dans ce lieu mythique et les dieux qu'elle a certainement rencontrés doivent savourer sa présence...