mercredi 19 novembre 2025

Vieira da Silva, Musée Guggenheim de Bilbao

 J'ai profité d'un séjour dans ma côte basque, à Biarritz et à Anglet, pour visiter l'exposition consacrée à Vieira da Silva, une de mes peintres préférées. Le sublime musée Guggengeim de Bilbao propose cet événement jusqu'au 22 février 2026. Ce bâtiment emblématique d'une audace architecturale marque le ciel basque espagnol. J'ai donc vu une soixantaine de toiles de cette femme peintre d'origine portugaise devenue française en 1956. Ma découverte de Vieira da Silva (1908-1992) date des années 80 et je me souviens encore de ses tableaux exposés dans la Médiathèque d'Anglet à l'occasion de son inauguration. J'avais été vraiment fascinée par son obsession de l'espace et surtout de ses hommages aux bibliothèques. J'ai collectionné tous ces catalogues d'expositions et des ouvrages sur elle, introuvables aujourd'hui. Maria Helena Vieira da Silva est née à Lisbonne en 1908 au sein d'une famille aisée. La petite Vieira, âgée de deux ans, perd son père et sa mère l'élève seule dans un environnement artistique et culturel. Elle part à Paris après des études à l'Académie des Beaux-Arts et rencontre son futur mari, le peintre hongrois, Arpad Szenes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le couple se refugie à Rio de Janeiro et revient à Paris, sept ans plus tard. A partir des années 50, Vieira commence à être reconnue dans le milieu artistique et fera de nombreuses expositions dans le monde entier. A Bilbao, j'ai retrouvé l'univers géométrique et architectural dans sa soixantaine de toiles. Dans la présentation de l'exposition, le musée propose le travail de l'artiste des années 30 aux années 80. Cette exploration des paysages abstraits urbains, doublée d'illusions d'optique montre une relation entre l'abstraction et la figuration dans son oeuvre. Je me penchais sur chaque tableau et je voyageais avec l'artiste : des places, des couloirs, des gares, des immeubles, des jardins et tant d'autres espaces. Des carreaux par milliers dans ses toiles révèlent la pratique portugaise des azulejos, un art populaire par excellence. Pour cette femme peintre exceptionnelle, peindre l'espace à travers le prisme de son esprit à l'affût, ressemble à un jeu d'images composé d'échiquiers, de lignes qui se croisent, des perspectives fuyantes. "Un tableau n'est jamais terminé", disait Vieira da Silva. Et je remarque souvent dans ses tableaux, une "trouée", une "issue lumineuse" dans ses labyrintes intérieurs comme une ode à la liberté. Je vais redécouvrir grâce au Musée de Bilbao toute ma rangée de livres sur Vieira da Silva !