lundi 17 novembre 2025

Boualem Sansal, enfin libre

 Enfin, une bonne nouvelle, une très bonne nouvelle pour tous ceux et toutes celles qui soutenaient Boualem Sansal, emprisonné, embastillé dans une prison algérienne depuis le 16 novembre 2024. Et pour cet immense écrivain franco-algérien, la liberté va lui permettre d'écrire à nouveau. Dans l'émission de France 5, La Grande Librairie, un cercle d'amis lui a rendu un bel hommage en particulier son plus proche, Kamel Daoud. Au téléphone, Boualem Sansal a évoqué qu'un an de prison ne l'avait pas brisé et qu'il gardait un moral d'acier : "Je suis costaud, tu sais". Soigné dans un hôpital de Berlin, il reprend des forces et son épouse, Nahiza, est à son chevet. L'hebdomadaire, Le Point, retranscrit la conversation entre Kamel et Boualem : "Bonjour la France, je reviens, on va gagner". Il semblerait que la parole libre et audacieuse de l'écrivain rebelle dérange le pouvoir politique. Dans sa vie en prison, il était coupé du monde et seule, son épouse, lui rendait visite tous les quinze jours. Il n'avait pas de papier pour écrire et heureusement, il s'est procuré quelques livres classiques contre des paquets de cigarettes ou des gâteaux. Il a raconté dans un témoignage : "Lire ? C'est interdit. Des livres de religion ou en arabe". Il a appris que le monde entier s'était mobilisé pour lui et ces gestes de solidarité l'aidaient à supporter la vie en prison. Maintenant qu'il a retrouvé sa liberté, tous ses soutiens et tous ses admirateurs ont hâte de lire le récit qu'il écrira sur cet enfermement arbitraire, injuste et insupportable. Ce "Voltaire" contemporain, cet écrivain courageux, démocrate et antitotalitaire, vigilant et lucide prévient le monde occidental depuis longtemps sur les dangers de l'islamisme car il a vécu ces horreurs dans son pays d'origine. Son ouvrage, "Vivre", a paru dans la collection Folio et a obtenu le prix Renaudot du livre de poche. Dorénavant, il faut lire et découvrir tous les romans et tous les récits de Boualem Sansal. Je regrette que l'Académie française n'a pas élu cet écrivain alors qu'il était en prison et il aurait évidemment mérité amplement le prix Nobel de Littérature. Encore un oubli regrettable. Mais, il n'a pas besoin d'eux. Ces lecteurs et ces lectrices lui ont déjà décerné toute leur admiration.