mardi 2 décembre 2025

"L'Ami Louis", Sylvie Le Bihan, 1

Chacun se choisit ses propres héros : des sportifs de haut niveau, des artistes, des chanteurs, des révolutionnaires, etc. J'ai choisi logiquement ceux et celles qui consacrent leur vie à l'écriture et à la littérature : les écrivains, des hommes et des femmes qui passent leur temps, qui brûlent leurs heures, pour déposer sur des feuilles ou sur un écran, des mots. Ils sont souvent enfermés dans leur bureau, devant une table et alors, ils imaginent des destins singuliers, des situations dramatiques, des univers proches ou lointains.  J'ai lu récemment le roman de Sylvie Le Bihan, "L'Ami Louis", publié cette année chez Denoël, un roman où elle évoque l'amitié entre Louis Guilloux et Albert Camus. Je suis, en général, curieuse de ces romans biographiques littéraires. Les deux personnages principaux portent des noms illustres : Louis Guilloux et Albert Camus. Tout le monde connait notre Prix Nobel de Littérature, le philosophe de l'Absurde, l'amoureux de l'Algérie, le fils d'une mère analphabète, le dramaturge politique, le romancier visionnaire, sa mort tragique dans un accident de voiture. Ses romans sont devenus des grands classiques contemporains et n'ont pas pris une ride comme "L'Etranger" ou "La Peste".  Mais, Louis Guilloux, que le lit aujourd'hui ? Encore un de ces écrivains oubliés comme tant d'autres du XXe siècle : Henri Calet, Marcel Aymé, Roger Martin du Gard, François Mauriac, et. Le mérite de Sylvie Le Bihan réside dans cette redécouverte de cet écrivain dit populaire, né à Saint-Brieuc en 1899 et mort dans cette même ville en 1980. Il a écrit plusieurs romans : "Le sang noir", "La maison du peuple", "Le Pain des rêves", "Coco perdu" pour citer les plus connux. Son oeuvre autobiographique a aussi marqué son oeuvre comme "L'Herbe d'oubli" et les "Carnets". L'univers romanesque de cet écrivain "breton" concerne le milieu populaire d'une France disparue dans les années 30. Il s'intéresse au sort des plus démunis et s'engage contre le fascisme. Camus et Guilloux sont fils d'artisans, tonnelier et cordonnier. Ils ont connu la pauvreté et leur amitié, fondée sur leur vocation littéraire, a conquis Sylvie Le Bihan qui se saisit de cette rencontre pour nous plonger dans l'univers de la littérature française du XXe siècle. L'écrivaine crée un personnage féminin, Elisabeth Daguin, qui, en 1976, travaille pour Bernard Pivot afin de préparer une émission d'Apostrophes sur Albert Camus. Elle découvre alors l'amitié indéfectible qui liait ces deux hommes. (La suite, demain)

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