Dans mon programme parisien, je n'oublie jamais la nécessité de la marche, un moyen de locomotion le plus efficace pour apprécier la capitale. Je ne compte plus les milliers de pas que cette ville implique et je ne ressens pas trop la fatigue comme s'il me poussait des ailes dans le dos. Le regard aux aguets est toujours en alerte pour admirer les monuments, les rues, les boulevards, la cité, les quais, les places sans oublier les passants, les touristes, les parisiens. Comme mon hôtel se situait dans la rue des Bons Enfants, je pouvais arpenter le jardin des Tuileries que j'aime tout particulièrement. En 1519, François 1er avait choisi ce vaste terrain occupé par des fabriques de tuiles, d'où son nom pour construire une résidence. Mais, ce projet n'a pas vu le jour et Catherine de Médicis aménagea un palais, les Tuileries, au milieu d'un jardin florentin. En 1664, André Le Nôtre, créateur des jardins royaux de Versailles, est chargé par Louis XIV de redessiner le parc. Le peuple pouvait s'y rendre une fois par an ! A cette époque, je n'aurais pas pu me balader dans ce lieu merveilleux... Les bassins attirent évidemment ma présence car peuplés de mouettes, j'assiste à un bal permanent et j'ai même aperçu un héron, (un vrai pas un faux) au milieu d'une brochette de mouettes. Les statues me réjouissent la vue et je capte souvent mes volatiles grimpées sur elles. De l'arche du Carroussel à la Place de la Concorde, la perspective enveloppe mon esprit et me plonge dans une rêverie où je croise tant de fantômes. Même au mois de décembre où les arbres sont défeuillés, le paysage conserve sa beauté multiséculaire. Je me balade aussi dans le Jardin du Palais royal et là je croise de temps en temps ma Colette, qui a vécu dans ce lieu magique. Des chaises "littéraires" sont dispersées dans le jardin et j'aime lire les citations choisies. Une m'a charmée, celle d'Emily Dickinson, la poétesse américaine : "Que c'est bon d'être en vie ! Que c'est infini - d'être" ! A deux pas du Palais royal, j'ai traversé les Passages Colbert et Vivienne, des espaces couverts où nichent des restaurants, des commerces de luxe et surtout la plus vieille librairie de Paris, la librairie Jousseaume, fondée en 1826. Ma déambulation m'a conduite jusqu'à la rue de Richelieu et j'ai effectué un pélerinage professionnel pour revoir la Bibliothèque nationale avec la Salle ovale et celle de Richelieu. Quand on a été bibliothécaire pendant presque trente ans, le métier colle à la peau...
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