mardi 23 décembre 2025

Escapade à Paris, Georges de La Tour au Musée Jacquemart-André

Je me renseigne régulièrement sur les expositions parisiennes et j'ai remarqué celle du Musée Jacquemart-André, consacrée à Georges de La Tour (1593-1652). Ce peintre lorrain n'a été découvert qu'au début du XXe siècle par un historien d'art allemand. Né dans une famille de boulangers, il sera le peintre du roi Louis XIII et sera logé dans le Louvre. Il reviendra dans sa région natale à la fin de sa vie à Nancy. Le Musée, un de mes préférés à Paris, propose une trentaine de tableaux où ses clairs-obscurs d'une grande intensité dominent la tonalité globale. Les spécialistes ne savent pas s'il a voyagé en Italie car ses scènes intimistes et religieuses rappellent l'univers pictural du Caravage. Quand je me suis retrouvée devant ses toiles malgré la fréquentation dans les salles, j'ai tout de suite été séduite et fascinée par un élément essentiel : "une utilisation unique de la lumière". Des bougies illuminent ses toiles et donnent une dimension intime aux personnages, souvent issus du peuple commme des musiciens aveugles, des vieillards et des paysans. J'ai remarqué des scènes nocturnes à la chandelle parmi lesquelles "La femme à la puce", "Les Joueurs de dés", "Job raillé par sa femme". Cette flamme "s'impose alors comme sujet central de ses oeuvres du "Nouveau-Né" à la "Madeleine pénitente". Je pensais au très beau livre de Gaston Bachelard, "La Flamme d'une chandelle" qui m'avait enchantée quand je l'ai lu dans ma jeunesse. Il est temps de le relire après cette redécouverte de la flamme-lumière de Georges de La Tour. Bachelard écrit dans son ouvrage "lumineux" : 'Un être se rend libre en se consumant pour se renouveler, en se donnant ainsi le destin d'une flamme". Dans les tableaux du peintre lorrain, la lumière de la bougie donne une "intensité à la fois poétique, fragile et intemporelle". Après cette visite, j'ai revu avec un grand plaisir esthétique la salle Florence au rez-de-chaussée du musée où j'ai retrouvé et admiré mes chers amis italiens : Carpaccio, Botticelli, Mantegna, Signorelli et Bellini ! Un festin de reine. Après cette belle exposition, j'ai commandé chez un libraire un ouvrage épuisé de Pascal Quignard sur Georges de La Tour. Une prolongation heureuse de cette visite à la bougie... 

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