Tous les étés, je pratique l'art du désherbage comme je le faisais régulièrement dans ma carrière de bibliothécaire. A la bibliothèque universitaire de Jacob, j'étais même responsable de ce service. Il fallait gagner de l'espace dans les magasins pour réceptionner les ouvrages qui dormaient trop longtemps sur les étagères en prêt direct. Comme les achats de livres concernaient plusieurs exemplaires par titre, il suffisait d'en conserver un seul et d'éliminer les autres. Cet acte délicat et souvent ingrat se révèlait vraiment une necéssité. J'ai toujours gardé des traditions "bibliothéconomiques" et une fois par an, je me lance dans ce travail qui me rappelle mon beau métier de bibliothécaire. J'ai selectionné plusieurs catégories d'ouvrages : des romans que je ne relirai pas, des guides de voyage obsolètes, des ouvrages sur des sujets qui ne m'intéressent plus, des revues d'art, des magazines, etc. Plus de deux cents exemplaires ont été déposés dans des sacs et ont pris la direction d'Emmaus et des cabanes à livres. Plus je prends de l'âge, plus je ressens le besoin de m'allèger, de lutter contre le tsunami de papier dans ma petire maison. Pourquoi conserver des écrits que l'on peut retrouver sur internet, surtout les revues ? Quels sont donc les livres chéris que je garderai jusqu'à mon dernier souffle ? Toutes les oeuvres de mes écrivains préférés ! J'ai besoin de les avoir chez moi pour les feuilleter à tous moments, de les relire parfois. Je conserve évidemment les Pléiades, les beaux livres d'art de mes peintres préférés et comme j'aime beaucoup voyager, je ne me sépare pas des guides bleus, les plus complets à mes yeux sur le plan culturel. Des livres sur l'Italie et sur la Grèce ne me quittent plus depuis longtemps. Pour me souvenir aussi de mes nombreuses visites des musées, ma bibliothèque où reposent les catalogues de ces institurions s'étoffe d'année en année... Plus j'aère mes étagères, plus je retrouve des livres oubliés que j'ai envie de relire. J'étais même été surprise de dénicher un petit volume des lettres de Rilke à Lou-Andréas Salomé que je n'avais pas encore lues. Si des livres partent, d'autres les remplacent et cette marée montante et descendante me permet de rajeunir mes collections, de les nettoyer, de les bouger de place. Une tâche annuelle revigorante et apaisante. Tel un jardinier modèle, je tiens à prendre soin de mes plates-bandes semées de livres !
des critiques de livres, des romans, des moments de lectures, des idées de lecture, lecture-partage, lecture-rencontre, lectures
lundi 18 août 2025
vendredi 15 août 2025
"Notes sur la mélodie des choses", Rainer Maria Rilke, 2
Le recueil, "Notes sur la mélodie des choses", est constitué de 40 courts paragraphes, publié en 1898. Le poète interroge la place de l'homme au sein de l'univers et cet univers des choses compose une mélodie. Il écrit dans le paragraphe XVI : "Que tu sois environné par le chant d'une lampe ou par la voix de la tempête, par le souffle du soir ou le gémissement de la mer, toujours veille derrière toi une vaste mélodie, tissée de mille voix, où, de temps à autre, seulement ton solo trouve place". Plus loin, il reprend la notion de mélodie pour préciser sa pensée poétique : "Si donc, nous voulons être des initiés de la vie, il est deux choses qu'il nous faut prendre en compte : d'abord la grande mélodie, à laquelle oeuvrent les choses et les parfums, les sentiments et les passés, les crépuscules et les nostalgies. Et ensuite, les voix individuelles qui complètent et parachèvent ce grand choeur". L'art est donc pour Rilke le lien qui permet de se retrouver avec soi, avec les autres et avec l'univers. Le thème de la solitude revient souvent dans ces textes : "Plus il y a de solitaires, plus solennelle, plus émouvante et plus puissante est leur communauté". Cette "mélodie-lien" se niche dans "l'arrière-plan" de notre perception et seuls, l'art et la poésie dévoilent cette réalité cachée. Il compare ce phénomène aux paysages des tableaux de Fra Bartolomé et de Leonard de Vinci. Son chapitre sur l'art confirme son analyse sur le rôle de l'artiste dans la société. Il évoque aussi les peintres impressionnistes, les peintres de la lumière : "Cette lumière des choses, qui ondoie comme une mer en longues vagues jusqu'à leur bord et là, retombe sur elle-même en chatoyant. C'est le panthéisme de la lumière". Le poète consacre son dernier chapitre à la notion de paysage et il écrit à ce sujet en décrivant les paysages de Léonard de Vinci : "Les paysages de ses tableaux sont l'expression de son expérience et de son savoir les plus profonds, des miroirs bleus où des lois secrètes se contemplent méditativement, des lointains vastes comme des avenirs et comme eux énigmatiques". Ces réflexions poétiques préfigurent les notions de "l'Ouvert" et de "l'espace intérieur du monde". Rilke, un poète et un écrivain qu'il faut lire et relire...
mercredi 13 août 2025
"Notes sur la mélodie des choses", Rainer Maria Rilke, 1
Je lis depuis longtemps le blog de Pierre Assouline, "La République des Lettres" et récemment, j'ai découvert un texte très intéressant sur Rainer Maria Rilke à propos de son ouvrage, "Notes sur la mélodie des choses et autres textes". J'ai retrouvé ce petit Folio dans ma bibliothèque que je n'avais pas lu encore. Un deuxième signe m'est parvenu quand j'ai déniché dans une cabane à livres, une anthologie de textes, intitulé "le Fil de la vie". Je me dis alors que c'était le moment de relire Rilke et dans mes jeunes années, j'avais été marquée par les "Lettres à un jeune poète", ouvrage le plus mythique de Rilke. Il écrit cette phrase emblématique de sa poésie : "Nous sommes solitude. Nous pouvons, il est vrai, nous donner le change et faire comme si cela n'était pas. Mais c'est tout". Pendant des années, il arrive que l'on fasse preuve de négligence, voire d'oubli concernant des poètes ou des écrivains majeurs. La vague des nouveautés m'a submergée longtemps et en ce moment, je me tourne davantage vers la relecture, une attitude salutaire tellement la deuxième lecture d'une oeuvre apporte un regain d'intérêt pour l'auteur en question. L'été est propice à ce temps de redécouverte et ma période rilkienne vient de commencer. Le poète, né à Prague en 1875 dans une famille bourgeoise, se consacre à la poésie à partir de 1895. Il publie ses premiers recueils, "Le Livre des heures" et "Le Livre des images" où se dégage déjà "sa quête spirituelle, marquée par une recherche de l'unité entre le monde intérieur et le monde extérieur". En 1897, il rencontre Lou Andreas-Salomé avec qui il vit un amour fou qui se transformera en amitié admirative jusqu'à la fin de leur vie. Il voyage sans cesse, notamment en Russie, en Italie, en Suède et en France où il travaille comme secrétaire d'Auguste Rodin. En 1910, son roman autobiographique, "Les Cahiers de Malte Laurids Brigge" explore le sentiment de la solitude, de la mort et de l'identité artistique. Son oeuvre la plus célèbre, "Les Elégies de Duino", est considérée comme l'un des plus beaux recueils de poésie allemande. A 51 ans, le poète meurt d'une leucémie. (La suite, demain)
lundi 11 août 2025
Nostalgie éditoriale, la collection "Ecrivains de toujours" du Seuil
Parfois, un sentiment de nostalgie s'empare de mon âme quand je trouve dans les cabanes à livres des spécimens de collection. Ces trouvailles ressemblent au phénomène de la madeleine de Proust, un choc cognitif de mémoire involontaire. Les ouvrages en question appartiennent aux collections Microcosme du Seuil qui rassemblent les "Ecrivains de toujours", la "Petite Planète", les "Maîtres spirituels", "Solfèges", "Le Temps qui court" et "Le Rayon de la science". Ces livres sont considérés comme les premières collections en format de poche, (18 cm x 11,5 cm), comportant 192 pages et 100 illustrations. Ces volumes à la portée de tous ne coûtaient que 390 francs, l'équivalent de 7 euros. Pendant toute ma jeunesse, en tant que lycéenne et étudiante, et même dans ma carrière de libraire et de bibliothécaire, je me suis cultivée avec ces ouvrages qui complétaient les célèbres et incontournables "Que sais-je ?" des éditions PUF. Plus attractifs et plus imagés, ces documentaires possédaient aussi des signatures d'érudits, de savants, d'intellectuels avec une rigueur d'analyse et un souci permanent du beau langage. En me baladant autour du lac du Bourget, je n'oublie jamais de jeter un coup d'oeil dans ces cabanes petites et grandes et j'ai trouvé quelques exemplaires de ces collections, en particulier les "Ecrivains de toujours", publiés en 1951 et 1981 et dont les directeurs; Francis Jeanson, puis Monique Nathan et Denis Roche, veillaient à la qualité éditoriale de premier ordre : "de petits livres où des écrivains de toujours seraient à la fois relus par des écrivains d'aujourd'hui et présentés en une brève anthologie par eux-mêmes". Les écrivains français ont eu la part belle jusqu'au 22e volume. Evidemment, le premier de la liste n'est pas une surprise : la palme d'or revient à Victor Hugo. Puis, arrivent Stendhal, Montaigne, Flaubert et Colette, pour citer les cinq premiers écrivains. 106 volumes ont été publiés et quand j'en déniche un, je me rejouis de compléter ma collection qui me rappelle mes années de jeunesse. Je conserve dans ma bibliothèque les Giono, Colette, Virginia Woolf, Barthes. En particulier, le "Barthes par Roland Barthes" est une originalité car l'écrivain a écrit son autobiographie, loin de ses théories austères, sur son enfance à Bayonne, sur sa mère chérie et sur sa démarche littéraire. Récemment, j'ai découvert un "Kierkegaard" et j'ai mieux compris sa philosophie grâce à ce petit ouvrage compact et éclairant. Ces petits livres modestes tels les cailloux du Petit Poucet m'ont permis d'arpenter le chemin parfois labyrinthique du monde de la littérature. Toute ma reconnaissance de lectrice aux éditions du Seuil.
vendredi 8 août 2025
"Ma vie avec Proust", Catherine Cusset, 3
Comment lire Marcel Proust ? Catherine Cusset tente de répondre à cette question récurrente. Beaucoup de lecteurs et de lectrices ont souvent renoncé à découvrir la Recherche. Moi-même, je n'ai pas réussi à lire Joyce et son "Ulysse". Certains romans de Céline m'échappent et le Nouveau Roman m'a toujours ennuyée. Je me souviens du "Planétarium" de Nathalie Sarraute qui m'avait laissée de marbre. Pour entrer dans l'univers proustien, l'écrivaine donne une recette : "Il faut entrer dans le texte. Dans un autre temps, un autre rythme. C'est une expérience spirituelle. Une immersion. (...) Il faut se laisser porter par ces phrases qui sont comme des flots, des vagues, et qui ont quelque chose d'addictif". Comme j'adore la mer, les vagues, le mouvement, je me sens bien dans l'océan proustien. Le troisième chapitre est consacré au "grand roman de l'écriture", une écriture unique, reconnaissable, d'une ampleur inédite. La narratrice évoque le doute de la vocation littéraire chez Proust dans la Recherche car l'écrivain parle de sa "nullité littéraire", de sa paresse, de son talent : "Proust rend un grand service aux écrivains en articulant ses doutes et même son désespoir dans une pensée rigoureuse et précise". Plus loin, elle ajoute : "le doute est une étape essentielle sur le chemin de la création". Il faut se souvenir que l'écrivain a rencontré l'échec et a connu "la douleur du rejet" car les éditeurs refusaient son manuscrit. Il a publié à compte d'auteur. Sa célébrité a démarré avec le prix Goncourt en 1919 pour "A l'ombre des jeunes filles en fleurs". Catherine Cusset relate dans son texte les péripéties de l'édition, un obstacle souvent insurmontable pour ceux qui s'adonnent à l'écriture. Cette plongée dans le monde éditorial peut sembler décourageante mais, il faut cultiver l'obstination pour arriver au but. Catherine Cusset creuse la question de l'écriture : "Ecrire, c'est cela pour moi. Rentrer dans l'épaisseur fugitive de ce temps disparu, y descendre. Retrouver celle qu'on fut et qui n'existe plus, qu'on entrevoit comme une ombre évanescente derrière le miroir. (...) Ce qu'on désire atteindre, ce n'est pas juste soi, c'est le temps, c'est le vivant, c'est la sensation disparue". Le Grand Chantier proustien. Elle termine son essai avec les dix commandements de sa "Bible", la "Recherche" en citant des phrases proustiennes de toute beauté. Son analyse profonde de la Recherche possède un charme certain avec un mélange d'intelligence et d'humour. Pour ma part, Marcel Proust, ce génie de la littérature, mériterait sa place au Panthéon tellement il a élevé la langue française à un niveau inégalé. Mais, évidemment, il n'a aucune chance de rejoindre André Malraux ou Victor Hugo... Catherine Cusset a réussi son pari : inciter son lectorat à retrouver au plus vite les phrases océaniques de notre héros commun, Marcel Proust.
mercredi 6 août 2025
"Ma vie avec Proust", Catherine Cusset, 2
Pour Marcel Proust, le véritable amour existe évidemment dans la sphère familiale. Le petit Marcel ne peut pas s'endormir sans un baiser apaisant de sa mère dès les premières pages de son premier tome, "Du côté de chez Swann". Je me souviens aussi du passage émouvant de son texte concernant l'amour du petit garçon pour sa grand-mère, son éternelle complice. Catherine Cusset raconte sa propre vie intime avec l'évocation de son mariage en Bretagne : "J'étais folle de bonheur et coïncidais totalement avec moi-même. On le sait : je ne suis pas Proust". Dans le chapitre suivant, intitulé "Le grand roman de la société", l'écrivaine apprécie la drôlerie et l'humour dans la Recherche. Proust aimait rire de ses amis et avec ses amis. Elle le considère comme un "extraordinaire peintre des classes sociales" et observant l'acuité de la vision proustienne sur la société, elle énumère ses propres défauts : "grossiereté, radinerie, indélicatesse". De nombreuses scènes dans la Recherche montrent la dimension ironique et burlesque de nombreux personnages dont l'insupportable Madame Verdurin dans son salon, perchée sur sa chaise. Catherine Cusset écrit : "Proust est un grand comique dans la veine de Molière et de Woody Allen ; sa lecture est un remontant, une joie, un antidépresseur". Plus loin, elle précise le projet proustien : "Proust dissèque notre être social, nos tics, nos mécanismes, nos petits mensonges, nos absurdités. Il est drôle parce qu'il révèle sans la juger la mécanique du vivant et les rouages du jeu social - ce qui nous rend humains". La narratrice connaît parfaitement la Recherche et pour illustrer ses propos, elle présente des anecdotes savoureuses sur ce thème du rire ironique. Elle livre aussi son point de vue sur la société d'aujourd'hui en s'appuyant sur le regard au scapel de Marcel Proust : "Est-ce pour cela que c'est plus nécessaire que jamais ? Parce qu'il nous rappelle la puissance du regard individuel dans un monde de plus en plus collectif". Le personnage emblématique proustien se nomme Françoise, inspirée d'une employée de ses parents, avec son langage propre et singulier. Le narrateur de la Recherche ne se pose pas en surplomb par rapport aux autres car il n'oublie pas de se moquer de lui-même. Catherine Cusset s'autoflagelle avec humour dans ce deuxième chapitre et relate les mauvais côtés de son caractère. Une scène avec Madame Verdurin pleurant sur les victimes d'un naufrage tout en dévorant son croissant montre les "limites de notre empathie, notre hypocrisie et notre vulgarité morale". Il est question aussi de la place des Juifs dans la Recherche et surtout de l'Affaire Dreyfus qui a enflammé la France de l'époque. L'homosexualité est, évidemment, omniprésente dans la Recherche avec le baron de Charlus et Marcel Proust ne ménage pas ce personnage complexe, sadomasochiste et secret. La Recherche, ce "monument national", ce trésor littéraire, comporte tellement de facettes, (psychologique, sociologique, artistique, historique, musicale, picturale, mémorielle) que ce serait vraiment dommage de passer à côté de cette oeuvre majeure.
lundi 4 août 2025
'Ma vie avec Proust", Catherine Cusset, 1
Les éditions Gallimard ont eu une très bonne idée de créer une nouvelle collection, "Ma vie avec", depuis 2021. Dans la présentation de la collection, l'éditeur déclare : "Un homme ou une femme ont consacré leur vie à la littérature, à la politique, à l'histoire ou à la science. Ils ont passé toutes ces années dans la compagnie d'un ami secret, écrivain, philosophe ou poète, sans laquelle leur existence aurait été différente". J'ai bien apprécié l'excellent ouvrage de Pauline Dreyfus sur Colette et je compte bien découvrir les autres titres concernant Gérard de Nerval, Joseph Conrad, François Mauriac. J'ai donc lu récemment le livre de Catherine Cusset qu'elle consacre à Marcel Proust. Comme cet écrivain m'accompagne aussi depuis ma jeunesse où je l'ai étudié à l'université, j'étais curieuse de vérifier le lien d'amitié que l'écrivaine a tissé avec Proust. Catherine Cusset, née en 1963, a éprouvé un premier coup de foudre dans son adolescence mais cette première lecture, pourtant fondamentale, s'est approfondie au fil des années car plus les expériences de la vie transforment la personnalité de chacun, plus l'oeuvre proustienne résonne dans le coeur des lecteurs et lectrices. La narratrice de cet essai claivoyant écrit : "J'ai lu trois fois "A la recherche du temps perdu" en entier : à 15 ans comme le grand roman de l'amour ; à 20 ans, comme le grand roman de la société ; à 50 ans comme le grand roman de l'écriture". L'ouvrage se construit autour des thématiques de l'oeuvre proustienne s'impliquant dans la vie de l'écrivaine. Jeune, elle s'est reconnue dans le sentiment amoureux passionnel et exclusif qu'elle ressentait dans ses rencontres. Marcel, le narrateur de la Recherche, symbolise l'amour obsessionnel et possessif envers Gilberte et Albertine. Swann épouse Odette par jalousie alors "qu'elle n'était pas son genre". Charlus aime éperdument Morel alors que ce garçon ne cesse de le fuir et de le mépriser. Catherine Cusset évoque son adhésion à ce concept de l'amour de l'écrivain qui "articule avec une intelligence infinie les sentiments confus, violents, douloureux qui m'habitaient". Lire, c'est aussi "se lire" , se retrouver dans les personnages, adhérer à la vision de la vie d'un écrivain. Marcel Proust nous tend un miroir sur nos angoisses, nos rêves, nos plaisirs comme nos déceptions. Même si son univers du debut du siècle semble lointain, sa conception de l'amour reste universelle et atemporelle. J'ai cherché une citation de l'écrivain sur l'amour et j'ai trouvé celle-ci, assez sybilline : "L'amour cause de véritables soulèvements géologiques de la pensée". A méditer.