jeudi 11 septembre 2025

Escapade en Provence, la Calanque de Figuerolles

 Deuxième étape de mon escapade provençale : la Calanque de Figuerolles à La Ciotat, à quelques kilomètres de Cassis. J'avais réservé une chambre d'hôtel dans la calanque, un fait rare, le domaine étant privé. Comme c'était dimanche, je n'avais pas prévu, par naïveté, la fréquentation de Figuerolles car il a fallu se garer loin de l'hébergement par manque de parkings surchargés dans cette période de l'année. A mon arrivée, l'étroite plage de la calanque fourmillait de monde, les serviettes étant collées les unes près des autres. Sur un espace si restreint, cette vision de la plage à galets, saturée, bondée, ne ressemblait pas à un petit paradis. Comment apprécier ce site avec le phénomène du surtourisme comme toutes les villes du bord de mer ? Comme à Biarritz, où je ne mets plus les pieds de mai à novembre...  Comment tenir compte du décor naturel magnifique avec le bruit, les cris, la musique du restaurant, la promiscuité ? La calanque avait perdu sa sauvagerie naturelle et perdait sa magie. Il fallait attendre le crépuscule pour observer cet environnement particulièrement beau, un site classé depuis 1944. J'ai donc attendu le soir pour contempler la crique, encadrée de falaises de "poudingue" et surplombée par le Rocher du Capucin. Les falaises abruptes se composent d'une roche sédimentaire, constituée de galets qui forment des conglomérats. Le silence est donc revenu dans la soirée et au petit matin, la calanque retrouvait son identité première, un lieu fréquenté par des pirates et des contrebandiers. Figuerolles (qui vient de figuier) a inspiré surtout les peintres dont le cubiste Braque, attiré par la "force et l'étrangeté" du lieu. Ce cadre original a aussi servi de décor dans quelques films. Dès le petit matin, j'ai arpenté la plage avec ses galets et j'ai ressenti l'esprit du lieu, revenu à sa vocation originelle où la nature se conjugue avec la solitude, accompagnée d'un silence appréciable. Les "vraies richesses" selon Jean Giono célèbrent "la gloire du soleil, de la terre, des collines, des ruisseaux, des fleuves" et il aurait pu ajouter des calanques, mais, attention, danger. Il faut absolument protéger ces espaces naturels qui deviennent des parcs d'attraction estivaux. Dommage... 

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