mercredi 10 septembre 2025

Escapade en Provence, Cassis

 Dimanche dernier, j'avais rendez-vous avec la mer Méditerranée à Cassis. Parfois, le bleu marin me manque beaucoup à Chambéry. J'ai vécu jusqu'à mes trente ans en Côte basque et l'océan imprègne mon imaginaire. J'ai besoin de cet espace liquide d'un bleu changeant, virant souvent au vert et symbolisant sans cesse le mouvement. La montagne médite dans son immobilité et sa magnificence nous élève. La mer bouge sans cesse et les vagues bousculent, dynamisent, vibrent d'énergie. Mais, pour sentir la mer, il vaut mieux faire une balade en bateau pour sentir son parfum salé et pour ressentir sa "bougitude". J'ai donc pris un bateau à Cassis pour visiter trois calanques avec un vent d'Est assez fortifiant.Cette promenade bien tonique m'a permis de voir les calanques de Port Miou, de Port Pin et d'en Vau. Ces anses bordées de pentes abruptes offrent un panorama spectaculaire et j'ai pensé aux paysages des Cyclades en m'approchant des falaises rocheuses. De vaillants et jeunes visiteurs prennent les chemins escarpés pour atteindre les plages. Toutes ces criques appartiennent au Parc national des Calanques incluant Marseille, Cassis et La Ciotat. Gaston Rebuffat qualifiait les Calanques de "véritables jardins de pierres en bordure de mer". Ce moment marin m'a procuré un sentiment "océanique" avec souvent des éclats d'écume sur mon visage. J'ai aperçu un banc de poissons argentés entre deux vaguelettes. J'ai ensuite visité le charmant port de Cassis et j'ai pensé à Virginia Woolf qui, de 1925 à 1929, a passé quelques jours de vacances dans ce village provençal qui attirait beaucoup d'Anglais. L'écrivaine avait même envisagé d'acheter une maison mais ce projet n'a pas abouti. Le port a conservé sa beauté malgré une quantité de voiliers et de yachts au détriment des barques de pêche. Virginia Woolf écrivait dans une lettre qu'elle n'oublierait jamais Cassis : "Cette sensation de chaleur, le vin, la beauté, la liberté, le silence, la vie sans téléphone". Une destination de rêve pour elle en 1925. Evidemment, cent ans après, aurait-elle reconnu le village avec ses dizaines de restaurants, la musique d'ambiance, sa foule de touristes, ses magasins de souvenirs ? Je crois bien que non... Heureusement, le phare était là, la mer était là, les quais, les façades colorées, les platanes, quelques barques. J'ai même aperçu sa silhouette dans une rue ombragée. Un mirage, évidemment. 

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