J'ai reçu un beau cadeau pour mon anniversaire en février, un "Monsieur Proust", d'après les souvenirs de Céleste Albaret, recueillis par Georges Belmont en 1973 et publié chez Seghers en 2022. L'originalité du livre réside dans son graphisme particulièrement réussi. Illustré par Stéphane Manel, adapté par Corinne Maier, cet ouvrage raconte la cohabitation singulière et bien heureuse entre un illustre écrivain et une employée de maison, issue de la province. Entre cet homme souffreteux, obsédé par son œuvre et cette femme du peuple peu éduquée, un lien affectif prend naissance pendant les dix ans de dévouement de Céleste. Arrivée au service du "Maître" en 1913, par l'intermédiaire de son mari, Odilon, son chauffeur. La gouvernante s'adapte parfaitement aux horaires décalés de l'écrivain. Il est calfeutré dans sa chambre dont les murs sont couverts de liège car il craint le bruit et les odeurs à cause de son asthme. Ce témoignage est passionnant pour tous les amoureux et amoureuses de Proust. Céleste Albaret raconte, avec son langage simple, la vie quotidienne dans l'appartement haussmannien entre sa cuisine et la chambre de Proust. Une vie quotidienne organisée selon les souhaits du maître : le rite matinal du café-croissant, les repas du traiteur à des heures fantaisistes, les fumigations, le ménage maniaque de la chambre, les draps changés tous les jours. Marcel Proust n'exigeait aucun caprice culinaire : "Il pouvait résister et travailler, malade comme il l'était, et sans prendre une ombre de nourriture". Mais, Céleste n'a pas seulement joué le rôle de femme de chambre, de cuisinière et de femme de ménage. Elle participe aussi à l'élaboration de "La Recherche" en collant des ajouts sur les fameux "béquets" et prenant aussi des notes sous la dictée du Maître. Secrétaire idéale, elle reçoit Gaston Gallimard, gère le courrier et les visites. Ces souvenirs précis et concrets sur la vie quotidienne de Marcel Proust sont précieux pour une histoire intimiste de la littérature française. Ce géant des lettres se comportait aussi comme un gentleman. Céleste insiste sur sa politesse exquise, sur sa générosité et sur sa gentillesse : "Et puis cette élégance magnifique et cette façon curieuse, cette espèce de retenue que j'ai remarquée ensuite chez beaucoup d'asthmatiques, comme pour économiser leurs forces et leur souffle". Leur complicité s'est maintenue tout au long de ces années sans un nuage entre eux. Céleste Albaret a été filmée par Roger Stéphane dans un documentaire sur l'écrivain en 1962. Elle a déclaré plus tard : "J'ai vécu avec cet homme avec une intensité de plaisir, de joie, de son charme, de sa conversation, de l'homme extraordinaire qu'il était : il a rempli ma vie". Un ouvrage indispensable pour connaître l'écrivain dans l'élaboration de son œuvre.
des critiques de livres, des romans, des moments de lectures, des idées de lecture, lecture-partage, lecture-rencontre, lectures
mercredi 29 mars 2023
mardi 28 mars 2023
Rubrique Cinéma, "Les Chemins noirs"
J'avais bien aimé l'ouvrage de Sylvain Tesson, "Les chemins noirs" et je voulais voir son adaptation au cinéma par le réalisateur Denis Imbert. En 2014, l'écrivain aventurier chute de huit mètres car il était adepte de ce sport acrobatique qui consiste à escalader les façades d'immeubles, les monuments et autres édifices urbains. Il sera hospitalisé pendant de longs mois pour retrouver la forme physique. Le film raconte cette rédemption car l'écrivain (interprété par Jean Dujardin) se lance le défi de traverser à pieds la "diagonale du vide", du Mercantour en passant par le Cantal jusqu'à La Hague, soit plus de mille kilomètres. Le personnage incarne l'écrivain, amoureux absolu de sa liberté. Il entreprend son solitaire "chemin de croix" dans les paysages sublimes d'une France sauvage et abandonnée. Quand le marcheur est en butte aux difficultés pour grimper, des tranches de vie surgissent pour relater le passé de l'écrivain : son alcoolisme, son goût de la fête, sa liaison amoureuse avec une femme qui le quittera. Pendant son périple, il rencontre un jeune homme, Dylan, à qui il conseille de lire Thoreau. Il retrouve un ami qui l'accompagne pendant quelques jours et sa sœur le rejoint aussi pour évoquer leur mère disparue. Et ces coins de France qu'il traverse ? C'est une France non urbaine, non métropolitaine où l'on respire mieux mais on l'on vit au ralenti. Il constate la disparition des paysans, l'effondrement économique des petits commerces dans les villages. Mais ces rencontres sociologiques sont assez sobres et courtes comme des esquisses de critiques. L'important du film réside dans la reconstruction physique d'un homme blessé et de sa volonté farouche de s'en sortir. La marche est une vraie thérapie pour Sylvain Tesson, l'homme de la géographie comme il se définit. Dans un passage du film, il rappelle son credo : "prendre l'air" dans des paysages de montagnes. Cet écrivain déteste la politique, la modernisation effrénée, la course au progrès. Des critiques ont dédaigné ce film pour les idées "réacs" de Sylvain Tesson. Mais, pour apprécier cet écrivain de "plein air", il vaut mieux lire ses livres plus intéressants que voir ce film qui manque de rythme et de profondeur. Les randonneurs et randonneuses apprécieront certainement cet éloge de la marche vive et vitale pour le corps et pour l'esprit... C'est déjà pas mal !
lundi 27 mars 2023
La retraite philosophique
Le numéro de mars de Philosophie Magazine épouse complétement l'actualité : "Est-ce qu'on travaille trop ? Réforme des retraites, grande démission, lassitude". Depuis plusieurs semaines, la réforme des retraites rythme la vie quotidienne du pays. Manifestations massives et paisibles de la part des syndicats (vérifiées à Chambéry où j'ai croisé des grévistes la rage au cœur), blocages divers, trains annulés, services publics fermés, tous ces mouvements contre la réforme n'aboutissent à rien sauf à une colère et à un dépit qui auront un jour des conséquences politiques imprévisibles. Et quand des bandes de délinquants mettent le feu aux poubelles dans les rues de Paris, l'atmosphère sociale devient irrespirable. Pourquoi notre président n'a-t-il pas lu la revue de mars sur le travail ? Il aurait compris le malaise des actifs surtout après la crise du Covid. Et oui, les Français et les Françaises travaillent moins que leurs collègues européens. Et oui, il y aura des milliards de déficit et les gouvernants ne veulent pas augmenter les cotisations, ni les impôts. Cette réforme problématique économique crispe les actifs car pour ceux et pour celles qui devaient partir à 62 ans, on leur dit brutalement : "Allez, faites un petit effort de 24 mois, ce n'est pas grand chose !". Les règles changent trop vite alors que la majorité du peuple rejette cet effort injuste. Dans un article signé de Cédric Enjalbert, un sentiment d'injustice domine chez les protestataires et "ébranle aussi un imaginaire, renvoyant à la promesse d'un "après" , libéré des contraintes de la vie professionnelle, pas nécessairement contemplatif d'ailleurs". Le monde du travail se complexifie aussi et on parle de "démission volontaire" et d'épuisement professionnel. Le dossier sur le travail est particulièrement passionnant à lire. Notre Jean-Jacques Rousseau a même dit : "C'est pour parvenir au repos que chacun travaille : c'est encore la paresse qui nous rend laborieux". Avant d'imposer par le haut cette décision présidentielle, un chantier sur le travail aurait permis de dégager des compromis souhaitables. Dommage ! Dans la revue, on trouve aussi un test sur le profil de travailleur, une réflexion de Denis Maillard, un philosophe spécialiste de la question qui cite Voltaire : "J'ai toujours envisagé la retraite comme le port où il faut se réfugier après les orages de la vie". La revue aussi propose cinq réformes nouvelles sur la retraite, etc. Pour éclairer une actualité brûlante, il est bon de lire des analyses approfondies, des points de vue originaux et de retrouver la pensée des philosophes sur le thème du travail. La lecture d'articles donne du recul, de la distance. Ah, si Monsieur M. avait lu la revue !
vendredi 24 mars 2023
"Franz Kafka ne veut pas mourir", Laurent Seksik
Laurent Seksik aime les écrivains et la littérature. Ces romans qualifiés d'exofiction parlent de Stefan Zweig ("Les derniers jours de Stefan Zweig), de Romain Gary ("Romain Gary s'en va-t-en guerre"). Cette année, il a choisi un troisième grand du début XXe : Franz Kafka, "Franz Kafka ne veut pas mourir", publié chez Gallimard. L'écrivain cite Walter Benjamin : "On pourrait faire de Kafka une légende". L'écrivain pragois de culture allemande a fasciné le monde littéraire avec sa décision finale : il voulait que tous ces manuscrits et ses écrits soient brûlés par son ami Max Brod. Ce testament heureusement n'a pas été respecté par cet amoureux de la littérature. Laurent Seksik s'empare du destin tragique de Kafka (1883-1924) mort de la tuberculose à l'âge de 41 ans. Les premières pages médicales évoquent les derniers moments de l'écrivain entouré de son ami, Robert Klopstock, de sa femme, Dora Diamant. Sa sœur, Ottla, est aussi présente bien que restée à Prague. Le roman suit les trois personnages clés de la vie de Kafka et mêle leurs destins. Robert, jeune étudiant en médecine, rencontre l'écrivain dans un sanatorium où il soigne sa tuberculose. Comme il voue un culte à la littérature, il prend soin de Kafka et devient son ami. Il sera le témoin de son agonie, une agonie atroce. Au fil des chapitres, ce héros deviendra un grand chirurgien, spécialiste de la tuberculose en Amérique. Dora est sa dernière compagne, la seule avec laquelle il aura réussi à partager sa vie à Berlin. Elle va se réfugier à Moscou car elle croit à l'utopie communiste mais quittera ce pays pour avoir subi elle-même la terreur stalinienne. Ottla, la sœur bien aimée, représente la famille avec un père autoritaire qui n'a jamais compris son fils. Elle sera déportée et périra dans un camp de concentration. L'écrivain évoque l'antisémitisme de l'époque, les pogroms et les déportations et tous ces évènements tragiques semblent prédits par l'immense génie de Franz Kafka. Les trois personnages (l'ami, la sœur et la compagne) témoignent de leur relation intime avec l'écrivain pragois et donnent au texte un côté très intimiste pour mieux appréhender la vérité historique à travers leur vie quotidienne. "Kafka ne veut pas mourir", ce titre résume bien ce roman biographique, littéraire et politique autour de l'écrivain, vaincu par la maladie. Ses œuvres ont été sauvées et nous pouvons les lire pour comprendre les plaies béantes de l'antisémitisme toujours actif, du fanatisme politique et de l'absurdité bureaucratique. Ce roman "vrai" m'a vraiment donné envie de relire 'Le Procès", "Le Château" et "La métamorphose" et surtout son "Journal" avec un regard nouveau.
mardi 21 mars 2023
"La nuit des pères", Gabrielle Josse
Gaëlle Josse vient de publier "La nuit des pères" aux Editions Noir sur Blanc. Ces précédents romans dont "Les heures silencieuses", "Le dernier gardien d'Ellis Island", "Une femme en contre-jour" ont rencontré un grand succès d'estime même si cette écrivaine d'une discrétion exemplaire n'apparait jamais dans les médias. La narratrice, Isabelle, revient dans sa Savoie natale pour retrouver son père, un père avec lequel elle n'entretient plus de relation depuis quelques années. Son frère Olivier, resté sur place, l'appelle au téléphone pour lui dévoiler qu'il souffre de la maladie d'Alzheimer dans tous ces débuts. Avant que l'oubli ne submerge ce père souffrant, Isabelle veut comprendre cet homme si peu aimant. Il était guide de montagne dans le village alpin. Mais, cet homme aussi terrorisait les siens et se refusait à toute tendresse. Le passé revient en boucle dans ce roman intimiste. Isabelle se souvient d'anecdotes déchirantes sur son comportement brutal et cynique. Sa mère colmatait les incidents familiaux avec une patience d'ange. La narratrice évoque une enfance triste et sombre quand la petite fille entendait les cris de son père dans la nuit. Qui était donc cet homme tyrannique et silencieux ? Dans ce huis clos, deux autres hommes apportent une note bien plus heureuse dans la vie d'Isabelle : le frère Olivier, kinésithérapeute, un soignant généreux, prenant toute la charge de son père et son ex-compagnon, vidéaste comme elle, disparu dans un accident de plongée sous-marine alors qu'il filmait un reportage sur les fonds marins. Pendant le séjour de sa fille, le père se met à parler avant de sombrer dans un silence irrémédiable. Il est devenu un homme souffrant, hurlant la nuit dans des cauchemars récurrents car il avait vécu une expérience horrible pendant la Guerre d'Algérie. A cette époque, on ne parlait pas de post-traumatisme. Ce poison de la guerre l'a empêché de vivre sa vie de mari et de père. Isabelle comprend alors l'attitude de ce père tant détesté et ce secret enfin révélé l'apaise. Gaëlle Josse évoque dans un article du Monde une part autobiographique dans ce roman poignant : "Le silence honteux qui entoure les guerres coloniales a laissé de traces. J'appartiens à une génération où la règle était le silence sur les histoires familiales. On se retrouve héritier d'une histoire qu'on ne connaît pas". Ce beau roman d'une sensibilité maîtrisée présente une histoire familiale bien plus complexe qu'en apparence avec un père solide mais vulnérable et une fille aimante mais impatiente. Gaëlle Josse écrit : "Nous le savons que, chaque matin, il faut se rassembler, se lever, se mettre en marche, quoi qu'il en coûte. Que la douleur est un archipel dont on n'a jamais fini d'explorer les passes et les courants. Qu'il est inépuisable. Lente, féroce et patiente comme un fauve".
lundi 20 mars 2023
"Sisyphe est une femme, la marche du cavalier", Geneviève Brisac
Geneviève Brisac a écrit en 2019, chez l'Olivier, un ouvrage exquis sur la littérature féminine en choisissant avec sa clairvoyance d'écrivaine quelques sœurs en gratitude, surtout celles qui ont vécu un certain ostracisme des critiques "mâles" comme Nabokov : "J'écris ce livre pour résister à la tristesse qu'engendre cet état de choses. J'écris ces pages pour puiser dans les livres que j'aime, dans les rêveries et les réflexions qu'ils m'inspirent, la force de penser". Elle prend la plume pour remettre à l'honneur des créatrices oubliées ou dédaignées, enfouies dans un silence injuste. Ce travail de Sisyphe porte sur quelques noms : Jane Austen, Virginia Woolf, Alice Munro, Grace Paley, Lydia Jorge, Christa Wolf, Natalia Ginsburg, Jean Rhys, Rosetta Loy, Sylvia Townsend Warner, Karen Blixen, Ludmila Ouliaskaïa, Christiane Rochefort. Cette pléiade de "belles âmes" enchante le parcours de Geneviève Brisac : "Celles à qui nous devons la force et le courage d'écrire ce que nous voyons, ce que nous sentons, ce que nous savons, et qui, décennie après décennie, sont renvoyées à leurs ténèbres, oubliées, effacées encore et encore". Quelle est donc cette voix plurielle de ces femmes qui ont eu l'audace et le courage d'écrire ? Elles disent toutes en commun la vie quotidienne, la vie minuscule, les détails où "rien n'est majestueux, ni symbolique mais où tout est important, les soupirs, les rhumes, les agonies, les bains de mer". Geneviève Brisac analyse les résonances qui trouvent des échos en chaque lectrice de ces nouveaux mondes littéraires. Un point commun les réunit toutes : ces écrivaines ont dû résister au mépris et aux préjugés dont elles étaient victimes et elles ont malgré tout poursuivi l'écriture de leurs œuvres. Et elle relève aussi leur ironie, leur humour et leur honnêteté comme armes symboliques. Ces "instants de vie" qu'elles captent dans leurs textes détiennent une dimension intime, propre à une écriture singulière et originale. Ce livre compose un hymne délicat, doux, sensible aux femmes qui se mettent à vivre en écrivant : "Ecrire : nommer ce que nous vivons d'innommé et d'innommable, de confus. Ecrire : interroger cet état somnambule qu'est presque toute vie. Nous ne savons ce que nous faisons, et sommes bouts de bois ramés flottillant sur la mer. L'enfant en nous le sait". Un ouvrage indispensable sur la magie des mots et de la littérature du côté des femmes ! Une lecture indispensable.
vendredi 17 mars 2023
Les cabanes à livres
Lors de mon séjour en Côte basque, j'ai revu mes cabanes à livres situées dans la commune d'Anglet, commune prise en sandwich entre Biarritz et Bayonne. J'avais conservé dans la maison de mon frère des livres, collectionnés pendant mes études de lettres et comme je ne voulais pas les déménager à Chambéry, j'ai décidé de les intégrer dans les cabanes disposées le plus souvent dans les jardins publics de la ville. Mon gentil frère s'est chargé de cette mission avant mon arrivée. A mon grand étonnement, les classiques déposés, de Rabelais à Balzac, en passant par Baudelaire et Rimbaud, ont tous été retirés par des lecteurs et des lectrices anonymes en quelques jours. J'éprouve une grande satisfaction quand j'imagine ces romans dans les bibliothèques privées d'Anglet. Dans les années 70 (ma séquence nostalgie), la démocratisation culturelle battait son plein. Il existait des collections reliés en simili cuir qui, comme des peintures en trompe l'œil, reconstituaient des bibliothèques "bourgeoises". Posséder de nombreux livres chez soi représentait une conquête culturelle. Certains éditeurs proposaient les œuvres complètes à des prix attractifs comme les classiques français, des auteurs modernes comme Aragon ou Colette, des littératures étrangères, etc. Ces ventes parfois à crédit ont disparu de notre horizon commercial. Il ne reste plus que la Pléiade chez Gallimard pour lire la littérature mondiale ou les Folio. Du grand luxe et des poches. Jeune, j'avais ce désir "livresque" d'habiller mes murs avec des belles étagères bien remplies. Inconsciemment, ces remparts de papier m'apportaient un sentiment quasi océanique envers la littérature comme on l'éprouve devant l'océan. Tous ces romans lus ou à lire apaisaient ma faim originelle d'appréhender le monde de la création littéraire. Quel est l'éditeur qui reviendrait, aujourd'hui, sur ces formules de vente ? Aucun. J'ai donc fouillé cinq cabanes à Anglet et évidemment, je ramène à Chambéry un ouvrage de Claude Mauriac sur Marcel Proust dans la collection "Ecrivains de toujours". Cette collection "Microcosme", née dans les années 60 jusqu'en 1981, me rappelle mes nombreuses lectures d'étudiante en lettres où j'ai englouti avec passion les classiques étudiés : de Balzac à La Fontaine, de Zola à Proust, de Nerval à La Bruyère. C'est pour cette raison que je commence à relire mes classiques et cette envie ressemble à un bain de jouvence, un retour proustien sur ma jeunesse sérieusement studieuse. Et j'avoue que je redécouvre avec encore plus d'intensité des écrivains que je n'avais pas relus depuis des décennies comme Colette tout récemment.