mardi 25 juin 2024

Atelier Littérature, 3

A ma demande, les lectrices de l'Atelier se sont penchées sur un coup de coeur "historique", qui a vraiment marqué leur mémoire depuis des années. Mylène a présenté "Grâce et dénuement" d'Alice Ferney, une écrivaine qu'elle aime tout particulièrement. Paru en 1997, ce roman sensible et touchant raconte l'histoire d'une libraire. Elle se donne une belle mission : initier à la lecture des enfants de la communauté gitane, privés d'école. La jeune femme se heurte à la méfiance et à la raillerie du clan mais elle finit par amadouer les enfants qui découvrent, éblouis, la magie des livres. Mylène a lu deux passages pour illustrer la prose d'Alice Ferney. Un beau livre sur la générosité et sur les bienfaits de la lecture. Lire dans ce milieu défavorisé reste toujours un acte libérateur et enrichissant. Geneviève H. a choisi un roman de Paul Lynch, "Grace", paru en livre de poche en 2020. La Grande Famine ravage l'Irlande en 1845. La jeune Grace est envoyée sur les routes par sa mère pour trouver du travail. Elle se camoufle dans des vêtements d'homme et son petit frère la rejoint. L'adolescente entreprend un voyage halluciné au coeur d'un paysage apocalyptique. Chaque être humain est prêt à tuer pour une miette de pain. Ce magnifique personnage féminin a ému Geneviève et cet écrivain irlandais mérite toute notre attention. Odile a évoqué une suite autobiographique d'Evguenia S. Guinzbourg, "Le Vertige" et "Le ciel de la Kolyma", parue au Seuil dans les années 60. Née en 1904, l'universitaire Evguenia S. Guinzbourg est arrêtée en 1937 pour ne pas avoir dénoncé un collègue trotskyste. Après un procès baclé, elle est condamnée à dix ans de prison, puis la peine fut commuée en autant d'années de travaux forcés sur le territoire de la Kolyma, en Sibérie. Elle écrit ses mémoires à partir de 1959 grâce au samizdat diffusé clandestinement. Elle évoque l'horreur du totalitarisme communiste, de cet univers concentrationnaire tragique. A la mort de Staline, elle écrit : "C'étaient des larmes de vingt années. En une minute, tout défila devant mes yeux. Toutes les tortures et toutes les cellules. Toutes les rangées de fusillés et les foules innombrables d'êtres martyrisés. Et ma vie, ma vie à moi, réduite à néant par la volonté diabolique de cet homme". Ces récits autobiographiques ne sont pas disponibles en librairie, malheureusement. Pourtant, ce témoignage poignant reste essentiel pour connaître les horreurs du Goulag que Soljenitsyne avait dénoncé dans les années 70. Un grand merci à Odile d'avoir évoqué Evguenia S. Guinzbourg. Cette autobiographique hors du commun reste toujours d'actualité quand on remarque que le totalitarisme peut resurgir dans les sociétés contemporaines. 

lundi 24 juin 2024

Atelier Littérature, 2

 Geneviève a choisi "Les Fantômes de Reykjavik", d'Arnaldur Indridason, maître du polar islandais. Konrad, policier à la retraite, sensible et têtu, mène une enquête sur la demande des grands-parents de leur petite fille, une jeune femme qui a disparu alors qu'elle avait des problèmes de drogue. Une deuxième enquête surgit avec un cold case : une enfant noyée en 1947 devant le Parlement. Geneviève a bien apprécié ce roman policier mais elle a cherché désespérement des évocations de la capitale islandaise sans les trouver ! Certaines lectrices m'ont envoyé des messages sur leurs lectures que je vais donc citer dans ce billet. Régine a lu "Lisbonne" de Pessoa. Mais elle a été déçue par cet ouvrage qui ressemblait plus à un guide touristique qu'à un essai littéraire sur cette ville fascinante. Elle a préféré "Le café viennois" de Michèle Halberstadt, publié en 2006. La narratrice dévoile son projet de voyage à Vienne : "Partir avec sa mère. Quelle drôle d'idée. Clara voyageait toujours seule. Une interview. Une valise. Une chambre d'hôtel. Partir avec sa mère. Redevenir l'enfant qu'on n'en finit jamais d'être aux yeux de celle qui vous a mise au monde et admettre qu'in en sera ainsi pour l'éternité. Partir avec sa mère. Une bonne action pour rattraper les mauvaises". Clara découvre dans cette escapade le passé de  Frieda, qui n'est pas retournée à Vienne depuis 1938 car elle a fui les nazis avec sa famille. Le passé douloureux de sa mère est enfin compris par sa fille dans ce voyage nostalgique. Régine a aussi précisé qu'elle avait remarqué "une très belle analyse de la relation mère-fille". Vienne apparaît souvent dans ce texte, ses cafés célèbres, ses monuments, son ambiance sereine et tranquille. Michèle Halberstadt aime cette ville malgré son passé troublant pendant le nazisme. Danièle a découvert avec beaucoup de plaisir "Stabat Mater" de Tiziano Scarpa, publié en 2009. Un orphelinat au début du XVIIIe siècle. Des enfants abandonnés surtout des filles. Elles apprenaient la musique, le chant et les instruments de musique. Cécilia, une jeune violoncelliste, raconte l'histoire de son enfance à l'âge adulte. Elle écrit des lettres à une mère imaginaire. Pourquoi a-t-elle été abandonnée ? Une question sans réponse. Clara évoque l'univers de la musique baroque avec la présence du jeune Vivaldi. Danièle a trouvé le roman passionnant : "Un livre à découvrir en écoutant la musique de Vivaldi". Voilà pour la liste sur les romans et quelques capitales européennes, un avant-goût des escapades estivales et automnales. Vienne, Madrid, Lisbonne, Londres, Paris, Reykjavik, Venise, Berlin, un beau programme pour voyager !  


samedi 22 juin 2024

"Les Heures", Michael Cunningham

 Récemment, j'ai rangé mes bibliothèques pour un grand nettoyage du printemps en me posant l'éternelle question sur le besoin de place dans les étagères donc opération de désencombrement. Les romans qui m'ont marquée, j'ai toujours envie de les relire et au final, je les conserve. Je sacrifie alors avec le coeur lourd des ouvrages que je ne relirai pas. Un des romans, lu en 2001, a attiré mon regard : "Les Heures" de Michael Cunningham. J'avais beaucoup apprécié ce livre iconique à mes yeux car l'écrivain américain s'est inspiré de Virginia Woolf. Comme je place l'écrivaine anglaise au sommet de mon Panthéon personnel, j'ai eu la curiosité de relire "Les Heures". Et je n'ai pas été déçue. Le fil directeur romanesque est calqué sur "Mrs Dalloway", le chef d'oeuvre de Virginia Woolf. Trois femmes à des époques différentes se racontent dans des monologues woolfiens. La première d'entre elles, Virginia Woolf, médite sur son roman qu'elle compose. Elle doute d'elle, de sa créativité. En proie à de redoutables migraines, elle tente de cacher à ses proches ses crises d'angoisses permanentes. Elle finira par se suicider en se noyant dans la rivière de son village car elle ne supportait plus sa souffrance psychique. La deuxième protagoniste s'appelle Clarissa comme Mrs Dalloway. Cette quinquagénaire très élégante partage sa vie depuis vingt ans avec une compagne. Elle s'occupe de son meilleur ami atteint du sida. Hantée par son vieillissement, Clarissa se posera la question douloureuse ses choix amoureux. Le troisième personnage féminin, Laura Brown, mariée et mère au foyer, enceinte de son deuxième enfant, vit un certain malaise en 1949. Sa seule obsession : prendre le temps de lire le roman de Virginia Woolf. Elle va louer une chambre pour s'adonner à sa lecture en confiant son enfant à une voisine. Enfin, libre, Laura Brown. Virginia Woolf avait conseillé à toutes les femmes d'avoir une "chambre à soi" pour se retrouver, pour respirer loin des carcans sociaux et familiaux. Ce jeu de miroirs entre trois personnages féminins et trois époques reflètent aussi les années 90 avec la prise de conscience d'un féminisme libérateur mais aussi l'évocation du sida dévastateur dans la communauté homosexuelle. Ce roman évoque les désillusions, les espoirs, les bonheurs comme les chocs du destin. Ce roman-méditation sur le temps qui passe, sur la mort qui survient, sur l'amour, parle d'une époque révolu. Il n'a pas pris une ride et se lit toujours avec intérêt. Prix Pulitzer en 1999, Michael Cunningham a rendu un hommage émouvant à la merveilleuse Virginia Woolf. 

vendredi 21 juin 2024

Atelier Littérature, 1

Ce jeudi 20 juin, nous étions réunies pour la dernière séance de la saison 2023-2024. Evidemment, quelques lectrices manquaient à l'appel pour cause de vacances anticipées. Au programme, la liste des romans sur les villes européennes et des coups de coeur "spécial émotion". J'avais demandé aux amies lectrices d'évoquer un livre qui les a particulièrement touchées, bouleversées, bousculées. Certaines d'entre elles n'avaient pas compris la consigne et m'ont parlé de coups de coeur récents. J'attends leur réponse d'ici quelques jours. Je commencerai donc par la liste des ouvrages que j'avais choisis pour clôturer la saison. Odile a présenté "Seul à Berlin" de Hans Fallada (1893-1947). L'histoire se déroule donc à Berlin en 1940 quand le nazisme régnait en maître absolu. L'écrivain s'est saisi du quotidien d'un immeuble modeste où cohabitent des "persécuteurs" et des "persécutés". Des personnages hauts en couleurs se croisent dans leurs identités diverses : Frau Rosenthal, une femme juive, dénoncée et pillée par ses voisins, Baldur Persicke, un jeune SS qui terrorise sa famille, les Quangel, des parents accablés de chagrin car ils ont perdu leur fils à la guerre. Cette famille a décidé d'inonder la ville de tracts contre Hitler et la Gestapo cherche les coupables. Ce grand roman décrit avec précision les conditions réelles de survie des citoyens allemand, juifs ou non, sous le IIIe Reich. Odile a beaucoup apprécié ce livre où Berlin est vraiment évoqué même si elle se perdait un peu dans la multiplicité des personnages. Un roman réaliste à découvrir surtout en ces temps actuels où l'antisémitisme resurgit scandaleusement. Geneviève et Véronique ont lu "Les merveilles" d'Elena Medel pour Madrid. Mais, la ville de Madrid n'apparaît guère dans le roman. Il se lit quand même agréablement et raconte l'histoire de deux femmes : Maria, employée de maison et Alicia, experte en petits boulots. Deux destins féminins sous le joug d'un mari, d'un patron et de la société patriarcale. Ce roman sur la précarité financière rappelle la lignée d'Annie Ernaux.  Odile a choisi "Paris est une fête" d'Ernest Hemingway. Comme elle nous a dit qu'elle l'avait à peine commencé, je consacrerai un billet à ce texte autobiographique que j'ai relu aussi à cette occasion. Annette a bien apprécié le récit de Virginia Woolf, "La scène londonienne", paru en 1931. Ce recueil de cinq textes évoquent à merveille le Londres des années 30. L'écrivaine adorait marcher, déambuler dans sa ville chérie : les quais de la Tamise, les boutiques d'Oxford Street, la maison de Dickens, les monuments.  Un beau guide littéraire à découvrir de la géniale Virginia. (la suite, demain)

mardi 18 juin 2024

"Claudine à Paris", Colette

Comme je cherchais un roman sur Paris dans le cadre de l'Atelier sur les villes européennes, j'avais pensé à "Claudine à Paris". Il y a deux ans, nous avions lu Colette comme une écrivaine incontournable de la littérature française et à cette occasion, j'ai relu beaucoup de ses livres dont le délicieux, "Claudine à l'école", un chef d'oeuvre miniature sur l'école de la République. Un bijou littéraire. Colette me ravit toujours autant et j'ai relu "Claudine à Paris" pour le proposer aux lectrices. Mais, finalement, j'ai opté pour Hemingway, "Paris est une fête". Dans ce roman, Claudine évoque Paris mais trop peu à mon goôt à part les feuilles des arbres du Luxembourg qui "sentent le charbon". La jeune fille de dix-sept ans se retrouve rue Jacob dans un appartement sombre entre deux cours. Son père a décidé de s'installer à Paris. Refusant de sortir dans cette ville inconnue, elle se calfeutre dans sa chambre et finit par tomber malade. Elle songe à ses chères amies dans son village natal. Mais, un jour, elle reçoit la visite de son cousin, Marcel, qui a le même âge qu'elle. Celui-ci l'initie à la vie parisienne d'autant plus qu'il entretient une liaison avec un ami, fait scandaleux à l'époque. Le père de Marcel, Renaud, fait sa connaissance et peu à peu, s'instaure entre la narratrice et cet homme séduisant bien plus âgé qu'elle, une relation de fascination. Ce cousin de quarante ans (déjà un homme bien mûr à l'époque) l'emmène à l'opéra, dans les cafés et dans son milieu bourgeois. Ils finissent par tomber amoureux l'un de l'autre et ce parcours rappelle la relation maritale entre Colette et son premier mari, Willy. Comme dans toute l'oeuvre de l'écrivaine, la transgression opère sous sa plume. Déjà, elle évoque sans tabou l'homosexualité avec son petit cousin, la différence d'âge dans le couple. La petite Claudine accepte la demande en mariage de son cousin quadragénaire. Il me reste à relire cet été la suite des aventures de Claudine : "Claudine en ménage" et "Claudine s'en va". Des moments de lecture jubilatoires. Colette, notre sublime dame de la littérature française du XXe siècle.

lundi 17 juin 2024

Rubrique cinéma, "Gloria" de Margherita Vicario

 La réalisatrice, Margherita Vicario, a voulu rendre hommage aux compositrices italiennes anonymes dans son film, "Gloria". Elle précise : "En retraçant l'histoire des compositrices italiennes et européennes, la découverte qui m'a le plus intriguée a été le monde fascinant des quatre Ospedali de Venise et des Figlies di Choro". Dès les premières images, le rythme du film, un ryhtme musical vivace et vivaldien éclate au grand bonheur des spectateurs et spectatrices. Comment ne pas apprécier ce bijou de film italien ? Un orphelinat près de Venise, des jeunes filles énérgiques, vouées à la musique, un pianoforte, un compositeur décati en panne d'inspiration. A l'époque, ces orphelines recevaient une formation musicale d'excellence. Le plus connu d'entre eux, l'Ospedale della Pieta, était célèbre car le "prêtre roux", Vivaldi, enseignait son art dans cette Venise baroque. Dans l'institution en question, une jeune fille va jouer un rôle majeur : Teresa, une servante muette à l'oreille musicale absolue. Elle a été violée par le maître du domaine et son enfant a été adopté par le couple. Sa passion de la musique se manifeste à tout moment. Le compositeur de l'orphelinat reçoit en cadeau un pianoforte qu'il cache dans une cave. Teresa le découvre et l'apprivoise avec un talent inné. Peu à peu, les jeunes orphelines rejoignent Teresa pour écouter sa "nouvelle" musique anachronique. L'une d'elles, Lucia, compose elle-même des partitions qui restent toujours dans le tiroir. Ce rôle est inspiré, selon la réalisatrice, par la seule compositrice orpheline dont l'oeuvre a survécu jusqu'à nos jours, Maddalena Laura Lombardini Sirment. Margharita Vicario avoue dans un entretien : "J'ai pris beaucoup de soin, en général, à la vraisemblance de cette histoire même si, à vrai dire, elle est parsemée d'écarts fantastiques et de sauts musicaux dans le temps". Ce film d'époque à la chorégraphie impeccable raconte une belle histoire de solidarité féminine à travers la musique baroque, toujours enthousiasmante. En sortant du cinéma, j'avais les notes du Gloria de Vivaldi dans la tête et Vivaldi, c'est la quintessence de l'Italie ! Un film charmant et musicalement inspiré. 

jeudi 13 juin 2024

"L'allégement des vernis", Paul Saint-Bris

 Paul Saint-Bris vient d'écrire son premier roman, "L'allégement des vernis", édité chez Philippe Rey. En général, je lis très peu de premiers romans mais j'ai fait une exception avec celui-ci. Le sujet m'intéressait car un roman sur le Louvre et sa Joconde ne pouvait pas me laisser indifférente. Ce tableau légendaire, mythique, attire des millions de touristes dans ce musée, l'un des plus beaux du monde. Mona Lisa symbolise la beauté absolue : "Elle est l'art, sa figure incarnée. Ils la miment, la copient, l'adulent ou la détestent. Ils n'en détournent jamais le regard". Chaque fois que j'ai vu Mona, la foule m'a empêchée de l'admirer. Je l'ai approchée avec plus d'attention dans une visite pendant la saison du Covid où le Louvre était déserté. Et c'est vrai que ce tableau dégage une aura indescriptible. Dans le roman, la directrice du Louvre, plus managériale que patrimoniale, a décidé de restaurer la toile recouverte de plusieurs couches de vernis qui ont déposé un filtre de couleur verdâtre. Pour raviver ses couleurs, son éclat et sa luminosité, l'équipe du Louvre et des spécialistes de l'art se mettent d'accord pour cette restauration. Le responsable du Département des Peintures, Aurélien, reste toutefois dubitatif. Faut-il rajeunir l'icône ou la laisser marquée dans la patine du temps ? Cette décision provoque des débats sans fin car elle entraîne des "répercussions planétaires". Aurélien, pourtant réticent, choisit malgré tout Gaetano Casini, un restaurateur florentin expérimenté et compétent. L'intrigue se concentre sur le discret Aurélien, Conservateur et spécialiste de la peinture italienne et sur le fantasque Gaetano, avide de créer sa Mona Lisa à lui. Entrent aussi en scène un certain Homero, un technicien de surface, amoureux des statues et surtout de Mona Lisa, la directrice du musée, entreprenante et folle de marketing avec toujours plus de visiteurs jusqu'à la saturation des espaces (9 millions de visiteurs par an !). Avec un style agréable et rythmé, Paul Saint Bris raconte le monde du Louvre, ses enjeux commerciaux au détriment de la protection des oeuvres. Gaetano se met au travail et s'attaque aux vernis successifs mais, jusqu'où va-t-il aller ? Aurélien le surveille pendant cette restauration jusqu'à la surprise finale. Le regard acéré et ironique de l'écrivain sur l'art et sur le Louvre m'a vraiment amusée et ce premier roman a été remarqué par les critiques et a obtenu le Prix Orange du livre. Un très bon roman à découvrir. 

mardi 11 juin 2024

Escapade en Bretagne, Concarneau, 2

 Dans la Ville close, j'ai visité le musée de la Pêche où j'ai vu des maquettes, des films documentaires, des photographies qui racontent l'épopée de Concarneau. Ce musée ethnographique possède un atout majeur : la visite d'un chalutier, l'Hémérica, datant de 1956, amarré au quai. J'ai ainsi découvert l'intérieur du chalutier : la cuisine minimaliste, les chambres couchettes, la salle à manger, et la salle des machines. Ce bel objet patrimoinial témoigne de la vie rude et difficile des pêcheurs bretons. Un autre musée a attiré mon attention : le Marinarium. Cet ancien vivier-laboratoire de biologie marine, créé en 1859, est devenu un centre de recherche, doublé d'un aquarium marin. J'ai pu ainsi observer du plancton, des hippocampes, des méduses, des poissons locaux et autres espèces. Comme j'aime les aquariums (surtout celui de Biarritz), je ne manque jamais une visite dans ces lieux, veritables fenêtres sur l'océan. En fin de journée, j'ai profité du temps qui me restait pour arpenter "ma plage" des Sables Blancs à la recherche de coquillages. Regarder les mouettes dans leurs valses perpétuelles entre le ciel et la mer m'enchante toujours autant. Cette escapade bretonne s'est donc terminée le lendemain avec un sentiment de nostalgie, lié au départ. Quand je quitte le bord de mer, j'éprouve la perte de ce sentiment océanique. Je me souviendrai dorénavant de la Presqu'île de Crozon et de ses caps, de Camaret-sur-Mer, de Douarnenez, de Quimper, de Pont-Aven, de Concarneau. J'ai apprécié l'alliance de la nature et de la culture, la beauté des paysages et des villages, des ports de pêche et de plaisance, la présence sacrée des enclos paroissiaux, le silence des hautes falaises, le mystère des dolmens, l'infini des plages, la Bretagne détient un charme d'une France préservée, authentique. J'ai eu la chance de bénéficier d'une météo clémente malgré quelques pluies ponctuelles brèves. Le mois de mai, un mois idéal pour visiter ce coin de France si attachant. On est loin du "bling-bling" de la Côte d'Azur et même de "ma Côte basque". L'année prochaine, je repars en Bretagne visiter le Morbihan et je sais que je serai de nouveau sous le charme... 

lundi 10 juin 2024

Escapade en Bretagne, Concarneau, 1

 J'ai passé deux jours à Concarneau pour profiter au maximun de l'air marin avant de retrouver la Savoie. J'ai déniché un hôtel vraiment charmant et original devant la mer, le Kermor, transformé en habitacle maritime. Tout le mobilier provenait des bâteaux : salle de bain, salon, tables de chevet, bibliothèques. Le moindre petit objet rappelait l'attraction irrésistible de la mer, si proche, si belle. Le propriétaire, peintre amateur, n'a pas hésité à exposer tous ses tableaux dans les chambres et dans les espaces collectifs. J'ai ainsi vécu avec des énormes langoustes au dessus du canapé. Il avait aussi choisi de peindre des navires dans un format assez exceptionnel. Cet effet "kitsch" donnait à l'hôtel un effet "cooconing", intimiste, chaleureux. Même pour accéder à la plage des Sables blancs, la porte métallique ressemblait à un porte de sous-marin. Une illusion réussie avec le sable aux pieds de l'hôtel. J'étais sur un navire sans éprouver le mal de mer ! Aucun tangage et les vagues lèchaient la terrasse à marée haute. J'ai lu dans un journal que l'hôtel en question risquait la submersion dans les années à venir à cause du changement climatique. La Ville close de Concarneau connaîtra le même sort, semblent dire les spécialistes. Dans un dépliant de l'hôtel, une socièté organisait des sorties en mer. J'ai appelé l'animateur sans succès mais il m'a rappelée pour me proposer une balade dès 11h du matin avec un groupe d'employés de l'usine Mercedes. Evidemment, j'étais partante et c'est ainsi que j'ai découvert Concarneau grâce au bateau "Popeye" des Croisières bleues transportant une trentaine de touristes. Le guide, Frédéric, possèdait un humour bon enfant, et nous racontait l'histoire des navires à quai, des belles demeures du bord de mer aux prix inabordables. Il a fait rire tous les participants de la balade et nous avons admiré la ville close avec ses remparts séculaires. Le bateau avalait les vaguelettes avec une forte pente ascendante et descendante. Nous croisions de très beaux voiliers qui frôlaient notre "Popeye". Après la balade, j'ai visité le coeur battant de la ville en déambulant dans les ruelles et sur les remparts. Berceau historique de la ville, la Ville close mesure 350 mètres de long sur 100 mètres de large. Ce superbe ensemble fortifié par Vauban est dominé par un beffroi, doté d'un cadran solaire et coiffé d'une girouette en forme de navire. Après une pause gourmande dans une crêperie où j'ai dégusté des crêpes originales, j'ai poursuivi ma découverte de Concarneau. 

jeudi 6 juin 2024

Escapade en Bretagne, de Quimper à Pont-Aven

 A Pouldrezic, j'ai visité en fin de journée un petit musée privé, le musée de l'Amiral, dont le propriétaire guidait les très rares curieux du moment. Ce monsieur, ancien propriétaire de l'hôtel voisin, a collectionné lors de ses voyages annuels plus de 14 000 coquillages de tous les pays. Comme j'aime beaucoup les coquillages, j'étais ravie d'admirer les vitrines regorgeant de ces animaux encoquillés. Plus de deux cents oiseaux empaillés, des fossiles, des coraux, des minéraux, des os de baleine complétent cette collection unique en Bretagne. Evidemment, ce petit musée n'avait rien à voir avec un musée institutionnel de sciences naturelles. Mais, c'était bien sympathique de discuter avec le directeur qui a voué sa vie à ce projet personnel et singulier. Après cette étape dans la baie d'Audierne, j'ai mis le cap sur Quimper. Cette ville, la capitale historique de la Cornouaille  possède un patrimoine historique et architectural remarquable : la cathédrale Saint-Corentin de style gothique flamboyant, de somptueuses maisons à colombages, le jardin du Prieuré,  des rues calmes et fleuries. Je suis surtout venue à Quimper pour visiter le Musée des Beaux Arts avec ses vingt salles et ses 650 oeuvres exposées. Rénové en 1993, il présente des tableaux des écoles flamande, hollandaise, espagnole, italienne. J'ai aussi vu trois toiles de Geneviève Asse que j'apprécie beaucoup. Au premier étage, des salles sont consacrées à l'école de Pont-Aven dont le sulfureux Paul Gauguin, Maurice Denis, Paul Sérusier sans oublier Yves Tanguy et l'école de la peinture bretonne. Un musée vraiment important pour découvrir des peintres parfois moins connus du public mais très intéressants. Deuxième étape artistique de la journée : Pont-Aven.  Connu surtout pour la peinture, le village s'énorgueillit de sa biscuiterie Traou Mad et dans le centre du village, des boutiques gourmandes permettent d'acquerir ces biscuits succulents. Paul Gauguin s'est installé dans le hameau en 1888 pour retrouver son ami peintre, Emile Bernard. Le musée est installé dans l'ancien hôtel Julia, cette dame Julia recevait les artistes qui ont formé l'Ecole de Pont-Aven. Dans ce musée très bien rénové, se côtoient Gauguin, Sérusier, Emile Bernard, Maurice Denis. Une exposition temporaire se terminait en fin mai et j'ai donc découvert une femme peintre que je ne connaissais pas :  Anna Boch. Artiste belge, mélomane, collectionneuse, mécène et voyageuse passionnée, elle menait une vie très libre pour son époque. Influencée par Paul Signac et par Georges Seurat, ses tableaux impressionnistes dégagent un charme lumineux. J'étais ravie de découvrir cette peintre. Pour la pause restaurant, j'ai suivi les conseils d'un guide et j'ai déjeuné aux "Trois Buis", une adresse gourmande où trois soeurs d'un âge certain accueillent avec beaucoup de gentillesse les visiteurs de passage. Pont-Aven, une petire cité d'art avec sa rivière furieuse, l'Aven, qui coule parmi des rochers granitiques. 

mercredi 5 juin 2024

Escapade en Bretagne, de Douarnenez à Pouldreuzic

 J'ai consacré le vendredi matin au Cap Sizun et à la Pointe du Raz, deux balades régénératrices ! J'ai une préférence pour le Cap Sizun dans la commune de Goulien, resté sauvage et peu aménagé pour le tourisme : un paradis pour les oiseaux marins, une réserve naturelle depuis 1959, des sentiers balisés, des hautes falaises de granit, des fleurs jaunes de bruyère, des marguerites sur la lande, un vent léger, un ciel teinté de bleu et de nuages, et surtout un silence impressionnant, d'une qualité rare. Une marche tonique dans ce panorama unique, naturel, magique ! Aucune foule le matin et quand on se croise sur les sentiers, des salutations entre "marcheurs" modestes ou chevronnés montrent une exquise éducation, bien perdue de nos jours ! La Pointe du Raz ne présente pas la même atmosphère de liberté et de solitude car le site a été aménagé pour un tourisme de masse, plus de 800 000 visiteurs par an : cars entiers, parkings payants, restaurants, boutiques de souvenirs. Au bout du chemin tout de même préservé qui mène à la pointe, le panorama conserve toute sa magie avec le phare de la Vieille et l'île de Sein au loin. Je me suis aussi baladée sur la Baie des Trépassés, une plage magnifique que les surfeurs apprécient. J'en ai croisé quelques uns et je me croyais presque à Biarritz, mon pays natal. Dans ce décor marin et granitique, une légende raconte la présence d'une ville engloutie, la ville d'Ys. J'ai scruté l'horizon mais, malheureusement, je ne l'ai pas aperçue ! Elle restera à tout jamais une ville légendaire. Je suis repartie vers Plogoff où j'ai dégusté deux crêpes succulentes. Ne pas manger des crêpes en Bretagne est une hérésie ! Comme je devais séjourner à Pouldreuzic dans la baie d'Audierne, j'ai visité sur ma route la nécropole néolithique du Souc'h  de Menez Dregan à Plouhinec. Ces vestiges datent de - 3 500 avant J.C. et se composent de cinq dolmens. Dans les fouilles récentes, les archéologues ont trouvé des poteries, des silex, des haches, des perles et des vases qui accompagnent les défunts dans l'au-delà. Ces traces humaines si lointaines me procurent toujours une émotion sur le vertige du temps et aussi sur la naissance de la civilisation humaine. A quelques kilomètres de là, une deuxième sépulture néolithique, l'allée couverte de Pors Poulhan, comporte seize piliers sur deux rangs recouverts de dalles sur une vingtaine de mètres et haute de deux mètres. Les deux sites épousent le panorama sur l'océan et on peut les visiter à tout moment car ils ne sont pas intégrés dans un site clos. Je suis étonnée que ces traces du passé ne portent aucun graffiti, ni aucune détérioration. La Bretagne respecte son patrimoine ! 

mardi 4 juin 2024

Escapade en Bretagne, vers Douarnenez

 Avant d'arriver à Douarnenez, j'ai traversé plusieurs villages : Argol, Menez-Hom, Ploeven, Locronan. Quand j'ai aperçu le panneau "Argol", j'ai eu une pensée pour Julien Gracq car un de ses romans porte le nom de ce petit village breton, "Au château d'Argol". A chaque visite d'un enclos paroissial, j'ai éprouvé une sorte de nostalgie mélancolique en admirant ces lieux sacrés en particulier avec ces petits cimetières jouxtant les églises. Locronan semble plus voué au tourisme car les voitures sont interdites dans le village. L'église Saint-Ronan au style gothique flamboyant possède des merveilles : un gisant du saint, une chaire en bande dessinée composée de médaillons en bois sur la vie de Saint Ronan, un rétable somptueux, des vitraux saisissants. J'ai appris sur le Routard que le peintre surréaliste, Yves Tanguy, vivait à Locronan et d'illustres amis venaient le voir : Picasso, Prévert, Breton. Dans cette petite cité de "caractère", j'ai déambulé dans les rues pavées en croisant plus de touristes qu'ailleurs. Boutiques d'artisans, restaurants et crêperies, je préférais le calme et la tranquillité d'Argol ou de Menez-Hom. En arrivant à Douarnenez, j'ai tout de suite eu l'impression de pénétrer dans un port de pêche industriel avec ses deux espaces portuaires : le Rosmeur et le Port-Rhu. Ville de la sardine, il reste encore des conserveries sur le port Rosmeur et dans le Port-Rhu, un musée unique en France propose la visite de quatre bateaux (langoustier, gabarre, baliseur et remorqueur). En visitant ces bateaux, on peut vite se rendre compte que les marins ne disposaient pas de grands espaces pour dormir et pour manger ! Minuscule cuisine, minuscule couchette, la vie devait étre bien dure pour eux ! Dans le musée attenant, des embarcations de tous types complètent la connaissance du monde maritime. La médiathèque porte le nom de Georges Perros, un de mes écrivains préférés qui disait : "Je ne dirai jamais de mal de la littérature. Aimer lire est une passion, un espoir de vivre davantage, autrement mais davantage que prévu". J'ai rendu hommage à cet homme si attachant en me rendant dans le cimetière marin. Comme je ne trouvais pas sa tombe, une gentille dame m'a conduite devant elle. Il est enterré avec sa femme, Tania. Cette douarnenaise cultivée connaissait l'écrivain et m'a même indiqué la tombe de John-Antoine Nau, premier prix Goncourt, décerné en 1903. Un illustre inconnu ! Le soir, à Treboul, l'hôtel Ty-Mad où je séjournais, avait hébergé Max Jacob et Picasso, des hôtes illustres. En me baladant sur le sentier côtier, j'ai admiré quelques baigneurs téméraires car l'eau était à 13 degrés ! Je suis tombée sur une jolie cabane à livres en forme de cabine de bain, toute rayée en bleu et blanc. Douarnenez, un port attachant, moins touristique et plus authentique que d'autres ports bretons. Une cité maritime incontournable. 

lundi 3 juin 2024

Escapade en Bretagne, Camaret-sur-mer

 Après la pause repas dans un restaurant de Morgat, j'ai commencé mes balades "nature". La presqu'île de Crozon possède des caps qu'il faut vraiment arpenter avec une énergie nécessaire : cap de la Chèvre, Pointe des Espagnols, Pointe de Dinan, Pointe du Pen-Hir. J'ai surtout admiré la dernière Pointe : majestueuse, mystérieuse, sauvage ! Ces énormes rochers détachés de la pointe offre un spectacle fascinant. Ces îlos portent un nom générique : les Tas de Pois avec leurs identités propres comme le Grand Dahoëut, le Petit Dahoëut, Penn-Glaz, Chelott, Ar Forc'h. Les falaises déchiquétées semblent défier l'océan dans un panorama grandiose. Une croix de Lorraine monumentale rend hommage à tous les Bretons, engagés dans la Guerre mondiale. Près de la Pointe de Pen Hir, j'avais repéré sur un guide la présence d'un alignement mégalithique de Lagatjar, composé de 87 menhirs, ensemble impressionnant de ces pierres dressées sur le ciel, de hauteur variable, datant du Néolithique final (- 5 000 av. J.-C.). Dans chacun de mes voyages, je traque la moindre trace d'un passé très, très lointain et dans ce lieu, je pouvais imaginer ces hommes et ces femmes devant ces pierres sacrées, un temple de l'époque qui conserve encore tout son mystère. Derrière ces menhirs, j'ai apercu des tourelles d'un manoir en ruine qui appartenait au poète symboliste, Saint Paul Roux. Un paysage surprenant de beauté. Après cette étape incontournable, je suis arrivée sur les rives de Camaret-sur-Mer, port langoustier d'antan, qui mérite le détour : un écrin constitué d'un sillon de galets protégeant un port de plaisance et une grande plage. Sur la digue, la chapelle de Notre-Dame-de-Rocamadour aidait les marins à rentrer au port grâce à ses cloches. J'ai remarqué des bateaux échoués le long de la digue, des langoustiers et des thoniers, témoins du déclin irréversible de la pêche dans le secteur. Un tableau frappant d'une idéntité économique, perdue dans ce coin de Bretagne. Au bout de la digue, se situe la Tour Vauban érigée en 1689, une tour de défense contre les incursions ennemies. En me baladant dans les rues de Camaret, j'ai constaté la présence de nombreuses galeries de peinture qui attirent les touristes comme à Pont Aven. Camaret-sur-Mer, petite commune tranquille, sereine, lovée dans un décor enchanteur. Je me souviendrai de cette étape vraiment charmante. 

samedi 1 juin 2024

Escapade en Bretagne, la Presqu'île de Crozon

 Avant la haute saison touristique, j'avais envie de fouler la terre bretonne et de découvrir un département : le Finistère. Après un vol pour Brest et une location de voiture, j'ai pris la direction de Camaret-sur-Mer dans la presqu'île de Crozon. L'avantage d'une voiture consiste à visiter de nombreuses étapes entre le départ et l'arrivée. Avant d'atteindre mon but, j'ai visité des villages sur ma route aux noms évocateurs : Doualas, Le Faou, Crozon. A chaque halte, j'ai beaucoup apprécié les enclois paroissiaux, véritables "vaisseaux de pierre", foyers fervents de la religion chrétienne. Du XVIe au XVIIIe, le Finistère a connu une grande prospérité grâce à la culture du lin et du chanvre. Ces enclos rassemblent une église centrale, un ossuaire, un calvaire et une porte triomphale. Chaque village possède le sien et se distingue des autres par l'intérieur de l'église. J'ai ainsi découvert à Crozon un rétable magnifique, celui des 10 000 martyrs du XVIIe. Réalisé en chêne sculpté par des artistes anonymes, ce triptyque raconte le martyre par crucufixion de soldats chrétiens sur le mont Ararat en Arménie en 120 après J.C., une oeuvre de cinq mètres de long sur cinq mètres de large. J'ai remarqué dès mon premier jour le calme, la tranquillité dans ces villages bretons avec les traditionnelles maisonnettes. Un patrimoine préservé, conservé avec amour. Cette unité architecturale se vérifie dans ce bout du monde finistérien. Même les zones commerciales en amont des petites villes se montrent moins agressives et plus respectueuses de l'environnement. J'étais déjà séduite par cette harmonie pierreuse et par la verdure omniprésente dans les ruelles villageoises. L'hortensia règne en maître dans les jardins et dans les enclos. Comme j'ai un goût certain pour les ruines en génèral, l'abbaye de Landevennec a comblé mon attente. Au bord de l'estuaire de l'Aulne, les murs du cloître, de l'église, d'un réfectoire se dressent dans une atmosphère étrange, digne d'un roman de Julien Gracq. Fondé au Ve siècle par Saint Guénolé, un moine breton, ce site historique a été pillé, détruit par les Normands et par les Anglais. Un jardin de plantes médicinales jouxte l'ensemble d'une beauté particulièrement nostalgique. Un petit musée raconte l'histoire de ces moines bénédictins bâtisseurs, de leur abbaye et de leur mission évangélique. Son criptorium connut une activité intense et des fac-similés présentent des incunables avec des enluminures remarquables. Une classe de 4e écoutait dans un silence parfait, un professeur d'histoire qui contait avec talent l'histoire de cette institution. Un moment de transmission d'un passé glorieux à des générations du présent. Un moment de grâce !