mercredi 26 juin 2024

Atelier Littérature, 4

 Je continue notre voyage littéraire à travers des coups de coeur exceptionnels dans la vie des lectrices. Régine m'a envoyé son choix très original : "Mars" de Fritz Zorn. Je reprends l'incipit du récit : "Je suis jeune, riche et cultivé et je suis malheureux, névrosé et seul". A partir de ce constat terriblement réaliste ou lucide, le narrateur raconte sa vie dans une grande famille bourgeoise de Zurich. Ce qui rend malade  le narrateur provient du "bien comme il faut", du conformisme social : "J'ai eu une éducation bourgeoise et j'ai été sage toute ma vie. Naturellement, j'ai aussi le cancer, ce qui va de soi si l'on juge d'après ce que je viens de dire"? Régine analyse le choc de la maladie ainsi : "Se met donc en place un processus d'autodestruction du corps". Il a à peine 32 ans et ce roman posthume très noir, l'unique oeuvre de Fritz Zorn, peut déranger par "sa colère, son cynisme mais qui ne manque pas d'humour". Ce récit (je cite les mots de Régine), "un cri de douleur et de colère" est "un appel à sortir ces cris que nous portons à l'intérieur de nous, un écho à toutes les révoltes intimes. C'est un appel à vivre". J'avais lu ce livre quand il est sorti en 1980 et j'avais été frappée et fascinée par ce récit poignant et ravageur. Je vais dorénavant le relire cet été ! Danièle m'a aussi signalé son coup de coeur passion : le "Cent ans de solitude" de Gabriel Garcia Marquez, paru en 1967. Ce chef d'oeuvre universel, l'un des plus grands romans du XXe siècle, est une rencontre littéraire que l'on n'oubliera jamais. A Macondo, petit village d'Amérique du Sud, l'illustre et fantasque famille Buendia est condamnée à cent de solitude par la prophétie du gitan Melquiades. Révolutions, guerres civiles, fléaux et destructions, cette famille traverse le temps dans une épopée mythique entre sa naissance et sa décadence. L'écrivain colombien a reçu le Prix Nobel de Littérature en 1982. Maître du réalisme magique, Gabriel Garcia Marquez joue avec l'allégorie et l'imaginaire d'une manière magistrale. Encore un roman que je relirai avec plaisir cet été tellement je l'avais apprécié et je l'ai même étudié à l'université. Un grand souvenir de lecture. Odile m'a envoyé son choix : "Les Nourritures terrestres" d'André Gide qui l'a vraiment remuée. Elle cite cette phrase de Gide : "Il ne suffit pas de lire que les sables des plages sont doux, je veux que mes pieds nus le sentent". Ce récit poétique gidien l'a mise "en marche" dans sa jeunesse, un voyage en Italie, sac à dos pour chercher "l'Introuvable". Nathanaël se libère des liens familiaux pour vivre sa propre vie, une vie poétique, sensuelle, hors du commun et des conventions. Odile rappelle bien que "ce fut l'engouement de toute une jeunesse". Et aujourd'hui ? Encore un livre à redécouvrir dans ma liste estivale ! 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire