Traverser la Toscane en voiture permet tout de même de voir défiler de magnifiques paysages. Ces cyprès plantés sur les collines avec des pins maritimes et des enfilades de vignes sur un fond de ciel bleu, perlé de nuages blancs, formaient des tableaux de peinture que l'on trouve dans la Renaissance italienne. Ma mémoire enregistre avec bonheur ces images d'une nature préservée. Je m'arrêtais pour photographier ces panoramas remarquables, protégés miraculeusement d'une ultramodernité agressive et d'une laideur à pleurer comme tous ces espaces commerciaux qui cernent toutes les métropoles. A Grosseto, j'ai visité le centre ancien avec son Duomo incontournable car les églises en Italie ressemblent plus à des musées qu'à des édifices religieux. Quand j'ai préparé mon escapade, un musée de cette ville m'avait intéressée : le Musée archéologique et d'art de la Maremme, consacré largement aux Etrusques. J'ai retrouvé les urnes funéraires provenant de Volterra et de Chiusi et une section était dédiée à Roselle, une cité étrusque proche de la ville. Statuettes votives en bronze, beaux vases grecs, objets familiers du quotidien, bas-reliefs, vaisselle, tous ces vestiges montrent le degré sophistiqué et raffiné de la civilisation étrusque. En sortant du musée, j'ai découvert un nouveau musée, le Musée collection Gianfranci-Luzzeti ouvert en 2019 et le guide du Routard ne l'a pas mentionné. Situé dans l'ancien couvent des Clarisses, la collection présentée provient d'un don d'un antiquaire, Gianfranco Luzzeti. Les peintures datent des périodes Renaissance et Baroque. J'ai eu la surprise de me retrouver devant un Botticelli, "La Madonna et su bambino", d'une beauté à couper le souffle, et surtout un Bellini, ce peintre vénitien que j'aime beaucoup. Apres l'étape à Grosseto, je suis partie à Montepulciano, un petite ville de 15 000 habitants, haut perchée à 600 mètres d'altitude, connue pour son "vino Nobile" (à consommer modérément). Dans un décor Renaissance, j'ai arpenté les rues pentues et étroites dans cet écrin de la Toscane. Entourée de remparts et de fortification, cette cité est l'oeuvre d'Antonio da Sangallo, architecte, au service de Cosme Ier de Médicis. La Piazza Grande est un bijou architectural mais malheureusement, le Duomo était fermé pour travaux. Plus tard, j'ai été reçue par Roberto, un hôte charmant et d'une volubilité toute italienne qui proposait des chambres d'hôte des années 80 ! Peu de touristes dans cette petite ville, un archétype de l'urbanisation médiévale en Italie. Je me sentais au coeur de la Toscane !
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