Ces deux petites villes, Populonia et Piombino, ne connaissent pas l'affluence touristique. Mais, j'aime bien débusquer dans les guides des lieux épargnés par une foule invasive. Populonia se situe sur un des promontoires du golfe de Baratti et conserve des fortifications du XVe. Seule cité étrusque au bord de la mer, elle était devenue le plus important centre métallurgique d'Etrurie, riche en métaux divers comme le fer, le cuivre, le plomb, l'argent. Il faut imaginer le commerce de ses mines à travers la Méditérranée en particulier avec la Grèce. L'île d'Elbe se profile à l'horizon et le golfe miroitait au soleil. Virgile a cité Populonia en évoquant le recrutement de 600 guerriers par Enée. J'ai donc visité la partie basse du parc archéologique de Populonia, la Nécropole de San Cerbone. Les tombes sont restées enfouies sous plusieurs mètres de scories de fer et ont été découvertes au début du XXe siècle. Ces tombes monumentales à tumulus appartenaient à des familles aristocratiques ou à des princes guerriers. Certaines mesurent plus de vingt mètres de diamètre. Tous les objets trouvés dans ces tombes ont souvent été pillés mais, heureusement, des milliers d'entre eux reposent dans les murs des musées archéologiques, gardiens précieux et inestimables du passé de l'humanité. J'ai remarqué l'une d'entre elles, dit tombe à édicule sous la forme d'un petit temple avec des statues décoratives. D'autres tombes à caisson ou à sarcophage parsèment le terrain. Ces traces matérielles d'une civilisation qui a duré six siècles me paraissent toujours émouvantes. Un petit musée privé de la famille Gasparri surplombe le golfe de Baratti. La collection provient de la nécropole ainsi que des objets trouvés en mer. Les vestiges sont présentés dans des vitrines : poteries, récipients en bronze, céramiques, sarcophages, amphores, etc. Après cette visite instructive et culturelle, j'ai terminé la journée dans un hôtel face à la mer tyrrhénienne où j'apercevais les lignes de l'île d'Elbe, un décor de rêve qui me rappelait la Grèce. Piombino conserve sa vocation industrielle, ce qui n'encourage guère le tourisme. Cette ville moyenne est le principal port d'embarquement pour l'île d'Elbe. Mais, je n'ai pas eu le temps de visiter l'île. J'étais sous le charme de la mer d'un bleu parfait avec des mouettes qui passaient devant mes yeux. Ah, la mer, un espace de tous les temps, inchangée, persévérante, magique et sublime. Comment ne pas admirer ce bleu mouvant, ce bleu profond ? Je pensaits à Rimbaud et à son poème : "Elle est retrouvée. Quoi ? L'Eternité, c'est la mer allée avec le soleil".
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