John, le Sauvage, vit un choc culturel dans ce "meilleur des mondes". Le Directeur du Centre d'Incubation tente de confondre Bernard devant tous les travailleurs du Centre. Mais, il contre-attaque en présentant John comme le fils du directeur qu'il a eu avec Linda de manière "vivipare". Le Directeur finit par démissionner et Bernard triomphe en utilisant John dans ses soirées comme un animal de foire. Linda, l'amante de Bernard, tombe amoureuse du jeune homme mais leurs différences de comportement aboutissent à une mésentente inévitable. Beaucoup d'incidents surgissent dans le parcours de ce personnage, le seul humain émotif du roman : la mort de sa mère, sa lutte contre la drogue, le soma, son exil dans une île. Comment Aldous Huxley le définit dans son humanité ? Il lui donne "une forte conscience du tragique de la vie", des épreuves à surmonter. Il ressent l'amour comme la tristesse, et contrairement aux "fordistes" figés dans leur drogue, le soma, sa capacité émotive lui sert de guide. Cet homme de l'ancien temps contrôle sa violence, ce qui le différencie de la barbarie et son surnom de Sauvage montre l'ironie de l'écrivain comme le titre du livre, le Pire des Mondes. Ce roman de science-fiction propose une "contre-utopie" où le progrès scientifique détruit moralement l'humanité. L'horreur de l'eugénisme se manifeste dans la classification des membres de la société en castes supérieures et inférieures. La nouvelle humanité s'est affranchie des liens fraternels et familiaux, et le bonheur artificiel circule dans les veines des individus par un psychotrope. Cette société totalitaire et inhumaine nie l'individualisme et la liberté. Aldous Huxley dénonce davantage la prise de pouvoir des machines et de la technologie sur les esprits alors qu'Orwell appuyait son texte sur le totalitarisme politique. Pour ma part, j'ai préféré "1984" au "Meilleur des Mondes". J'ai trouvé le premier plus lisible, plus fort, plus émouvant. J'avoue que je me suis perdue dans le texte touffu, dense, complexe d'Aldous Huxley même si j'ai trouvé des résonances avec notre monde contemporain comme l'emprise d'Internet et des réseaux sur les citoyens, de la consommation des drogues, du communautarisme. Aldous Huxley a publié en 1948, "Temps futurs", encore plus apocalyptique que le "Meilleur des Mondes"... Je crois que je vais m'abstenir de le lire !
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