mardi 10 décembre 2024

"La librairie sur la colline", Alba Donati

 Pour marquer la fin de l'année 2024, j'ai proposé à l'Atelier Littéraire le thème de la lecture dans les romans. J'ai choisi sur les huit titres, "La librairie sur la colline" d'Alba Donati, publié en 2022 aux éditions du Globe. En 2019, Alba Donati, la cinquantaine, poétesse et critique littéraire, veut retrouver son village natal en Toscane. Elle quitte Florence et ouvre une librairie à Lucignana, un tout petit village toscan avec ses 180 habitants. Ce projet fou et irréel se concrétise quand elle installe sa boutique de livres dans sa maison de famille. Sous forme de journal de bord, la narratrice raconte son aventure de libraire : "Le fait est que, pour moi, cet endroit perdu est le centre du monde parce que je le regarde avec les yeux d'une fillette qui a gravi des marches branlantes et vécu dans des maisons glaciales, par des hivers glaciaux ; une fillette qui a réparé les choses cassées avec les moyens dont elle disposait". Cette librairie devient le centre du village, un lieu de vie, un cercle de rencontres. Pourtant, la libraire si sympathique et si motivée affronte des événements indésirables : l'empêchement de l'ouverture avec la Covid, un début d'incendie, l'éloignement de son commerce, loin des villes. Alba décrit son quotidien, ses expériences, ses soucis comme ses bonheurs. Ellle décore sa librairie, intègre un café dans ses murs, aménage un jardin où rêver avec un livre. Le succès arrive et les citadins affluent dans ce village si serein dans la belle campagne toscane. Entraide, solidarité, amitié autour des livres, cette librairie ne vend pas que des ouvrages en papier. Elle propose des confitures d'écrivains, des collants littéraires, des objets divers qui célèbrent la littérature. Pourquoi ouvrir cette librairie dans un coin perdu ? Alba Donati répond : "Parce que j'avais besoin de respirer, parce que j'étais une fillette malheureuse, parce que j'étais une fillette curieuse, (...) parce que j'ai eu des institutrices et des professeurs extraordinaires, parce que je me suis sauvée". A la fin de chaque chapitre, elle énumère les titres de livres commandés par ses clients et j'ai remarqué ses goûts certainement pour certains auteurs comme Colette, Virginia Woolf, Jane Austen sans oublier les écrivains italiens cités de nombreuses fois. Son havre de paix, baptisé "Sopra la Penna", dédié à la littérature, ressemble au jardin anglais de Monk's House, la maison de campagne de Virginia Woolf. Ce récit autobiographique se lit avec un grand plaisir et comme j'ai vécu aussi l'expérience passionnante d'avoir créé ma propre librairie à Bayonne dans les années 70, j'ai retrouvé mes souvenirs en lisant "La librairie sur la colline" et cerise sur le gâteau, la Toscane, une région que j'apprécie tout particulièrement ! 

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