Quand je pénètre dans la Bourse du Commerce de la Fondation Pinault, ouverte en 2021. j'ai l'impression d'entrer sur une place centrale ronde, la Rotonde, sous une verrière impressionnante. Ancienne halle au blé, la Bourse du commerce a été couverte par une spectaculaire coupole de métal et de verre en 1812. Cet édifice est devenu la Bourse en 1889. Dans ce cercle enchanté, des vitrines longent la salle principale et des salles d'exposition complètent le dispositif muséal. Au sous-sol, le Studio, est consacré aux oeuvres vidéos et sonores. Un auditorium programme des conférences, des rencontres et des concerts. Restauré et transformé par l'architecte japonais Tadao Ando, ce bâtiment emblématique de l'univers parisien présente une collection permanente et surtout des expositions temporaires souvent très originales. Depuis le 9 octobre jusqu'au 20 janvier, Pinault Collection propose un panorama sur l'Arte Povera. Plus de 250 oeuvres historiques des années 60 racontent la saga incroyable de ce mouvement artistique venu d'Italie. Les artistes exposés ont conquis un public international mais sont souvent peu connus du grand public : Anselmo, Boetti, Calzolari, Fabro, Kounellis, Paolini, Pistoletto et le plus célèbre d'entre eux, Penone. Il suffit de se laisser captiver par les paysages composés par ces créateurs tellement surprenants dans chaque salle arpentée. Je parlerai surtout de leur démarche poétique : une fusion entre la nature et la culture. L'arbre de bronze de Guiseppe Penone avec ses pierres massives figurant des nuages sur les hautes branches accueille les visiteurs sur la place de la Bourse du Commerce. Tubes de construction, tas de charbon, conteneur en fer, piles de vêtements, pommes de terre sur le sol, matelas sur les murs, tous ces objets usuels et courants composent un univers renouvelé : "L'Arte povera exprime un état d'esprit partagé autour du fait qu'une oeuvre d'art peut appréhender le réel en l'appauvrissant qu'elle peut comprendre le monde en réduisant à l'essentiel l'expérience que nous en avons". Ce mouvement d'avant-garde en Italie dans les années 60 voulait défier la société de consommation, privilégiant l'usage de matériaux simples, naturels et de récupération. J'ai surtout apprécié la salle consacrée à Penone avec son culte des troncs d'arbre, des sculptures vivantes symbolisant un hymne à la nature. Un musée contemporain à visiter pour comprendre les enjeux d'un art singulier et prémonitoire même si certaines pièces artistiques demeurent un mystère total.
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