mardi 7 janvier 2025

Mes récits et essais préférés en 2024, 2

 Quand un écrivain ou un artiste m'intéresse particulièrement, je lis des biographies. J'ai donc apprécié le livre de Stefan Zweig sur Balzac. Le talent de l'écrivain viennois se manifeste dans les nombreuses biographies qu'il a consacrées à Freud, Marie-Antoinette, Magellan, etc. Celle de Balzac se lit comme un roman passionnant et tous ceux et celles qui aiment notre Honoré devraient se plonger dans ses pages hautement balzaciennes. Une biographie révèle les fondations de l'oeuvre littéraire et ces enquêtes en profondeur éclairent le phénomène extraordinaire de la création artistique. La biographie sur Milan Kundera, écrite par Florence Noiville, ressemble à un patchwork composé de fragments de textes, de conversations, de souvenirs, de photos, d'anecdotes sur cet immense écrivain, ce "maître de l'ironie et de la désillusion", un homme que se méfiait des "plaisanteries qui nourrissent nos rêves et nos mensonges". J'ai rarement lu une biographie de cette qualité. J'ai "dévoré" aussi celle d'Anselm Kiefer, écrite par José Alvarez, son éditeur et ami depuis plus de vingt-cinq ans. Cet artiste allemand aux recherches formelles très originales ne cesse de me bousculer quand je vois une de ses oeuvres dans les musées. Né en 1945, il s'interroge à travers son art sur les tragédies du XXe siècle : les guerres, l'Holocauste, mais aussi la spiritualité juive, les mythes, le cosmos, le paysage. J'ai mieux compris le travail d'Anselm Kiefer après cette lecture initiatique. Après ces biographies, j'aime bien lire des ouvrages liés à la psychanalyse comme celui de Lydia Flem, "Que ce soit doux pour les vivants" où l'essayiste évoque le "doux deuil, un deuil sans fin, nimbé de tendresse et d'émotions". Pour elle, il ne faut pas rompre avec nos morts mais, bien au contraire, "nouer des liens de continuité avec nos bien-aimés disparus, les garder vivants en nous, porteurs d'élans et de souffles nouveaux". Un essai troublant et émouvant. J'ai découvert récemment le livre de Pascal Chabot, "Un sens à la vie" où l'auteur analyse la mutation majeure de nos comportements quand on consulte sans cesse un écran, internet et les réseaux sociaux qu'il définit comme un "surconscient" numérique qui change notre rapport au sens. Il développe dans ce texte intéressant la notion de "digitoses contemporaines" comme le burn-out, l'éco-anxiété, l'irruption de l'intelligence artificielle. Voilà pour mes préférences d'ouvrages documentaires en 2024. L'année 2025 me réservera aussi de très bonnes surprises dans ce domaine éditorial... 

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